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Pour devenir maton, passe le doctorat de psycho d’abord !

Même si le ministre de la Justice, Christiane Taubira, fait ce qu’elle peut pour vider les prisons, il faut bien surveiller les 60 000 prisonniers des 189 établissements pénitentiaires de France. Et c’est de plus en plus compliqué…

Le métier de « surveillant pénitentiaire », plus communément appelé gardien de prison ou encore « maton », parce qu’il mate ce que fait le détenu dans sa cellule à travers l’œilleton, est de plus en plus pé­nible. Et exige des candidats à ce métier des qualités mentales de plus en plus fortes. Aussi la direction de l’administration pénitentiaire, qui dépend du ministère de la Justice, veut-elle renforcer les tests psychologiques lors des épreuves de recrutement des gardiens et de leurs supérieurs. Afin d’être sûre qu’ils tiendront le coup…
En termes administratifs et donc policé, cela donne : « Au vu du milieu professionnel à risque (stress, situation de violence, etc.), le test doit nous permettre de repérer les traits stables de la personnalité ainsi que les dysfonctionnements éventuels des candidats, dysfonctionnements pouvant être accentués au regard du contexte professionnel particulier propre à l’administration pénitentiaire. » Quand les détenus pètent les plombs, s’a­girait pas que les matons les pètent aussi !

De moins en moins de volontaires
Or pour devenir surveillant de base, fonctionnaire de catégorie C, il suffit d’avoir pour niveau celui du brevet des collèges, qu’on ob­tient vers 15 ans, en fin de la classe de troisième. Un peu léger pour sa­voir gérer les conflits, ne pas ré­pondre aux provocations et, simplement, survivre psychologiquement en milieu (très) hostile. La profession fait d’ailleurs de moins en moins envie. En 2009, on comptait 22 584 candidats au poste de surveillant pénitentiaire ; en 2011, ils n’étaient plus que 14 155. Soit une chute de 37 % en deux ans.
Même les postes de directeur sont de moins en moins convoités.
A lire ce qui va désormais être évalué par des tests psychométri­ques de personnalité, et décider de l’admissibilité ou pas du candidat au concours, on se dit à la fois qu’il ne devrait pas tarder à y avoir pé­nurie de surveillants dans la pénitentiaire et que ceux qui possèdent toutes les qualités requises ont bien du mérite à ne pas aller chercher du travail ailleurs, tant ils font figure d’oiseaux rares.
L’administration pénitentiaire veut en effet des surveillants qui, tou­jours titulaires du seul brevet des collèges, aient « un bon niveau intellectuel avec, plus particulièrement, de bonnes capacités de compréhension orale et écrite, une solide mémoire dans des conditions d’attention distribuée et de stress » ; « une forte capacité de tolérance au stress, de contrôle émotionnel » ; « une estime de soi solide, faiblement dépendante du regard d’autrui » ; « de bonnes capacités d’affirmation de soi, l’aptitude à dire non fermement sans agressivité, l’aptitude à mettre en doute le discours de son prochain sans tomber pour autant dans la méfiance morbide » ; « une attitude claire face l’autorité, le souci de se conformer, de suivre les procédures et les usages, le sens des responsabilités et de la parole donnée » ; « une conduite tournée vers la résolution de problèmes intégrant des facteurs émotionnels » ; « une bon­ne gestion des conflits », etc.
Coup de chance quand même pour ceux qui voudraient encore postuler : la maîtrise de la langue arabe, la pratique du krav-maga et la connaissance de l’islam ne sont pas exigés.
Lionel Humbert

 


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  • Publié dans le numéro : 2577
  • Auteur : Lionel Humbert

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