Par tradition, c’est une date symbolique : 100 jours avant les Jeux Olympi­ques – qui, cette année, dé­buteront à Londres le 27 juillet –, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) désigne l’athlète qui aura l’insigne honneur de porter le drapeau tricolore lors de la cérémonie d’ouverture. Or le mercredi 18 avril, à J-100, aucune fumée blanche n’est sortie du conclave olympique. Le CNOSF a annoncé que le nom de l’heureux élu ne serait dévoilé que le 10 juin, à l’occasion de la finale hommes de tennis de Roland-Garros ! Officiellement, il s’agirait de profiter de la couverture médiati­que dont jouit le tournoi. En réalité, ce report est destiné à gagner du temps, et à attendre le résultat de la présidentielle avant de se prononcer. Car il y a de la polémique dans l’air. Généralement, le drapeau est une récompense attribuée à un sportif qui s’est déjà illustré aux Jeux, dans une discipline dont les joyaux ne sont exposés qu’une fois tous les quatre ans. Correspondent à ce profil le nageur Alain Bernard ou le cycliste VTT Julien Absalon, tous deux médaillés d’or en 2008 à Pékin. Le ministre des Sports, Da­vid Douillet, connaît bien cette rè­gle : champion olympique de ju­do en 1996, il a été désigné porte-drapeau pour les JO de Sydney en 2000. Mais en janvier dernier, à la sur­prise générale, Douillet a ap­puyé de tout son poids la candidature d’un sportif qui n’a aucun pas­sé olympique, le basketteur Tony Parker : « Tony ferait un très bon porte-drapeau ! C’est une icône du sport français. Il a été formé en France, c’est un ambassadeur à l’étranger et dans le monde du basket. »
Parker est effectivement un ambassadeur modèle… Né en Belgique d’un père américain et d’une mère néerlandaise, avant d’être na­turalisé français, Tony Parker (qui se fait appeler « TP » quand il fait du rap) joue aux Etats-Unis, dans l’équipe des San Antonio Spurs, où il touche

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