« Un très grand intellectuel français est mort : le philosophe René Girard. Il était connu dans le monde entier sauf en France parce qu’il n’était pas un intellectuel de gauche. C’est injuste mais la postérité rendra raison à celui que l’on surnomme “le nouveau Darwin des sciences humaines”. » C’est ainsi que le 5 novembre à 7 heures du matin, Yves Calvi, sur RTL, annonce aux Français la mort de René Girard. Nous avons demandé à l’abbé Guillaume de Tanoüarn, qui l’a interrogé plusieurs fois, ce qu’il pensait de René Girard.
« Minute » : Yves Calvi parle d’« un très grand intellectuel français qui n’était pas un intellectuel de gauche ». C’est possible ça ?
Abbé Guillaume de Tanoüarn : Possible mais difficile ! Depuis la Libération, la France des intellectuels est particulièrement servile vis-à-vis de la gauche. Mais il y a des exceptions. Je pense à un grand sinologue comme Simon Leys, mort l’an dernier. Dans Les Habits neufs du Président Mao (1971), il avait dévoilé la vraie nature – religieuse et fanatique – du régime instauré par Mao Zedong. Ce livre a été