« Un roman où aucun mot ne serait sérieux ». Tel est, paraît-il, le vieux rêve esthétique de Milan Kundera. Telle serait l’ambition de son dernier petit opus, La Fête de l’insignifiance.
C’est en tout cas ce que nous apprend la quatrième de couverture, évidemment écrite par l’auteur comme une courte préface. Ne pas s’y fier : ce dernier roman, s’il n’est pas « sérieux », est simplement accablant pour notre société.
Pour Milan Kundera, Tchèque venu en France en 1975 pour échapper au régime mis en place après le fameux printemps de Prague, la plaisanterie a toujours été une arme contre tous les régimes totalitaires. Le rire est une sorte de revanche pour l’homme lorsqu’il se ressent enfermé dans le tragique de son existence. Quand le tragique devient comique, la chape de plomb de nos vies commence à bouger, nous nous approprions nos malheurs. D’une certaine façon l’humanité commence là. Rien n’est plus sérieux que le rire et si rien n’est sérieux, il n’y a plus de rire, on ne peut plus rire de rien.