MINUTE

En vente cette semaine

cliquez sur l'image

Minute 2959
A+ A A-

Jane, êtes-vous réelle ?

Pas facile de proposer une nouvelle interprétation de Jane Eyre (1843), le roman culte de la Britannique Charlotte Brontë qu’ont lu toutes les jeunes filles qui vont aller voir ce film avec un esprit très critique. La version que propose Cary Fukunaga, au moins la dixième adaptation cinématographique, n’est pas banale.

Une petite rousse court dans la lande immense où elle au­­rait dû mille fois se per­dre et perdre la vie. Elle ren­contre un mystérieux cavalier. Elle frappe à la porte d’un vieux château gothique. On attendait la reine Victoria et son monde de conventions en toc, c’est l’univers hallucinatoire de la fée Morgane qui va servir de toile de fond à cette nouvelle Jane Eyre, avec même quelques effets spéciaux à la clef. Personnellement je trouve que ce n’est pas dommage !
Pas dommage non plus le parti pris de nous faire vivre « le drame » de la jeune institutrice à travers des flashs-back successifs. Le récit de ses malheurs (que certaines con­nais­sent sûrement déjà par le me­nu) s’en trouve rythmé et l’histoire est troussée d’une manière presque policière, le réalisateur américain mé­nageant les moments forts du film comme autant de rebondissements dignes de Rocambole ou de Tintin, sans doute bien dans l’esprit de Charlotte Brontë, elle-même grande lectrice de Walter Scott.
Comment caractériser cette nouvelle version de Jane Eyre ? Avec Fu­kunaga, on fait le plein de sentiments sans s’attarder dans le sentimental. Je prends cela pour une qua­lité. Certains évidemment n’y trouvent pas leur compte. La problématique du film ne tient pas tant à l’intrigue qui se noue lentement et malgré toutes les conventions so­ciales entre une (très) jeune institutrice et le maître redouté du château de Thornfield qu’à la question ob­sédante du réel. Dans l’atmosphère fantasmatique du vieux châ­teau, dont on nous montre de ma­­gnifiques photos, avec ses gran­des pièces sombres éclairées par des baies de soleil ou ses cheminées dans l’ombre, le clair-obscur est de ri­gueur. Constamment. Trop ? Je me le suis demandé. C’est de ce clair-obscur qu’émerge la question que se posent de manière obsédante les deux protagonistes sur la réalité de leur aventure, sur la vraie na­ture de leurs sentiments.


abonnement
La suite de cet article est réservée aux abonnés, ou par l'achat au numéro. Découvrez nos offres d'abonnements !

Informations supplémentaires

  • Publié dans le numéro : 2576
  • Auteur : Joël Prieur

AVIS IMPORTANT A NOS FIDELES LECTEURS QUI ACHETAIENT EN KIOSQUES

Pour préserver la pérennité de votre journal nous avons pris la décision de nous retirer des kiosques et magasins de presse depuis le numéro 2931 du 17 juillet 2019. Nous comprenons bien, dans un monde idéal, la liberté de l’acheteur au numéro, mais cette décision, ici et maintenant, est essentielle pour la survie du titre. Il faut VOUS ABONNER.

Par le site ou chèque à l'ordre de ASM. A envoyer à : SCI BP 20017 - 49260 MONTREUIL-BELLAY PDC 1

Vous pouvez également vous abonner par PRELEVEMENT MENSUEL pour 13 euros.
Pour cela il convient de nous envoyer votre RIB ainsi que vos coordonnées postales par mail ou par courrier.

 

Les derniers numéros

Minute 2959
Minute 2958
Minute 2957
Minute 2956
Minute 2955

Complotisme : la raison domestiquée

Recevoir les infos et promos

tous-les-numeros

pub1

Suivez-nous

© 2012-2017 - ASM - Tous droits réservés

Connexion ou Enregistrement

Identification