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Tous les ânes ne sont pas dans la crèche !

Ça sent le sapin et l’approche de Noël n’y est pour rien. Dans les sondages, Hollande voisine avec les habitants des grandes profondeurs, entre les poissons-ogres et les poissons-vipères, dont Wikipédia m’apprend que leurs dents sont si grandes qu’elles les empêchent de fermer leur grande gueule, ce qui leur fait au moins un point commun avec notre abyssal président.
J’aurais cru, naïvement, que l’irritation qui sourd de tous les coins du pays dissuaderait la gent socialiste « aux affaires » (ne parlons pas de pouvoir) d’allumer de nouveaux foyers de mécontentement. Je sous-estimais l’obstination de nos pyromanes. Le chômage s’accroît, les impôts explosent, les petites et moyennes entreprises sont étranglées, les finances publiques sont dans le rouge : le moment est donc idéal pour exaspérer les citoyens sur des sujets en apparence secondaires ! Je dis « en apparence » seulement, car s’agissant de l’interdiction des crèches de Noël, ce n’est rien moins que l’identité française qui est en jeu.
Au nom du principe de laïcité, le préfet de l’Hérault a ordonné au maire de Béziers, Robert Ménard, de renoncer à installer une crèche de Noël à la mairie, ordre auquel l’édile biterrois s’est d’ailleurs abstenu d’obéir. Auparavant, le tribunal administratif de Nantes avait ordonné de retirer la crèche du conseil général de Vendée à la demande du président de l’antenne vendéenne de l’association qui s’intitule, par antiphrase, « Libre pensée ». Ce monsieur, héritier antédiluvien (si je puis oser cette référence biblique) du petit père Combes, a par ailleurs demandé, dans une tribune donnée au site du « Nouvel Observateur », si l’on a déjà vu « des emblèmes religieux du culte protestant, musulman ou israélite dans l’espace public ».
Malheureusement, la réponse est oui : en mai dernier, la mairie de Paris avait ainsi lancé un appel d’offres pour la conception d’une « soirée artistique et festive à l’occasion du ramadan 2 014 » ; je n’ai pas souvenir que la « Libre pensée » s’en soit très bruyamment offusquée. C’est que l’islam, au fond, lui importe peu : tradition oblige, l’ennemi principal, l’infâme qu’il faut écraser à tout prix, reste le catholicisme.
Avoir choisi pour perpétrer cette nouvelle agression la Vendée, terre martyrisée en raison de sa foi par la République, est en outre d’une insigne maladresse. Dans le « Journal du dimanche », un certain Guylain Chevrier, ancien membre de la mission laïcité, frise lui aussi l’infarctus du laïcard à l’idée qu’une crèche puisse polluer l’espace républicain « au nom d’une prétendue légitimité historique ». Il faut lui reconnaître un certain courage pour prendre ainsi le risque d’apparaître, soit comme un parfait ignare, soit comme un non moins parfait crétin aveuglé par l’idéologie jusqu’à nier l’évidence.
Le catholicisme bénéficie en effet d’une légitimité historique en France parce que l’histoire de ce pays est intrinsèquement liée à cette religion, comme le rappelait récemment Eric Zemmour, qui a pourtant plus d’attaches familiales avec le judaïsme. L’événement fondateur de la nation française, c’est le baptême de Clovis, pas le serment du Jeu de paume. Et les fameux quarante rois qui ont fait la France (ils seraient plutôt une bonne soixantaine en remontant aux mérovingiens) étaient chrétiens – et même « très chrétiens », n’en déplaise aux libres pansus. Le grand mufti, quant à lui, ne créchait pas chez nous, notamment à cause d’un individu pas très ouvert à la diversité qui fit obstacle à son immigration, du côté de Poitiers, 1 253 ans avant Schengen.
Ce que n’ont compris ni le préfet de Valls, ni les juges de Nantes, c’est l’exaspération croissante des Français, qui supportent de moins en moins les attaques contre leur identité et leurs racines, comme le montrent les sondages : 88 % de nos compatriotes considèrent que les crèches ont leur place au sein de l’es­pace public. J’ajouterai que la crèche a cette supériorité sur la République qu’on n’y voit qu’un seul âne, à côté du bœuf, et qu’il y est utile.

Où la gauche casse le social
Le travail du dimanche s’inscrit dans la même volonté de déchristianiser la France. Pas seulement, certes : le matérialisme ambiant, l’esprit de lucre et l’esprit de jouissance y ont aussi part. Selon une récente enquête d’opinion, 62 % de nos concitoyens seraient favorables à l’ouverture dominicale mais 60 % ne voudraient pas travailler ce jour-là, ou alors à condition d’être largement dédommagés.
En somme, ce qui est bon pour les autres ne l’est pas pour eux : le principal, c’est d’être du bon côté du manche…
Ces naïfs n’y resteront pas longtemps. Ne travailleront le dimanche que les volontaires promettent les zélateurs de la réforme. Baratin : on peut s’attendre à ce que des pressions s’exercent très vite sur ceux qui refuseront. La généralisation du travail dominical – pourquoi les commerçants auraient-ils seuls le « droit » de besogner ce jour-là ? – désorganisera rapidement toute l’organisation des loisirs, du repos et de la vie de famille… et sapera davantage encore l’identité chrétienne de la France, en supprimant le « jour du Seigneur ».
Sous la Révolution française, déjà, la semaine avait été réorganisée sur un rythme de dix jours, au lieu de sept, pour parvenir à cette profanation du dimanche, supprimé au profit du « décadi ». Au XIXe siècle, les catholiques sociaux, monarchistes pour beaucoup, avaient dû batailler ferme en faveur du repos dominical, supprimé malgré cela en 1 880 par les chambres de gauche malgré l’opposition farouche des sénateurs royalistes défendant, comme le Breton Armand Fresneau, « le faible, le pauvre qui a besoin de protection, voilà la victime de la disparition des temps de repos ». Il fallut attendre 1 906 pour que le repos dominical soit inscrit dans la loi, non sans quelques dérogations, au lendemain de la catastrophe de Courrières où près de 1 100 mineurs trouvèrent la mort. L’histoire bégaie : c’est de nouveau un gouvernement de gauche qui menace aujourd’hui de revenir sur le principe du repos dominical (il est vrai que Sarkozy y était lui aussi favorable). Au même moment, le pouvoir socialiste vend la moitié de l’aéroport de Toulouse aux Chinois. « Dans quel monde vivons-nous ? », comme dit Manouel…

Où Lepaon fait la moue
Les contrôleurs de la SNCF ont été bien aimables : ils se sont mis en grève au début du mois de décembre et non pas juste au moment des fêtes de Noël (si j’étais plus politiquement correct, je devrais dire « de fin d’année »). Nous autres péquenots de clients, qui prenons ordinairement le train pour avoir le plaisir de leur présenter notre billet, leur en saurons assurément gré, mais j’avoue n’avoir pas très bien compris les motifs, sûrement très respectables, de ce mouvement social – le propre de tels mouvements consistant justement à empêcher autrui de se mouvoir.
Je suppose que cette grève était en fait une sorte de diversion destinée à montrer que la CGT n’avait pas pour seule et unique vocation le financement des travaux de l’appartement parisien de son secrétaire général, Lepaon pris le bec dans le sac par « Le Canard enchaîné », ou de verser à cet heureux syndicaliste de vraies indemnités pour son faux départ de la CGT Normandie à la CGT nationale. Je doute pourtant que cette histoire suffise à salir un homme qui pousse le souci de l’hygiène jusqu’à se faire payer par sa centrale des toilettes à 4 553 euros, dont 1 595 euros pour un lave-main et 1 397 euros pour une cuvette. A ce prix, elle doit être dorée à la feuille d’or !
Il est en tout cas paradoxal qu’un type qui prend un tel soin de ses lieux d’aisance se soit fourré dans un merdier pareil ! A quand la prochaine grève de nos damnés de la terre ?


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