Jean-Marc Ayrault s’est montré catégorique, par exemple dans « La Croix » du 29 septembre : « Il n’est pas question d’un temps d’enseignement sur la théorie du genre, pas plus dans les programmes scolaires que dans la formation des enseignants. […] L’objectif, c’est la lutte contre les stéréotypes, et cela passe par l’école. Je pense par exemple au partage équilibré des tâches familiales entre les parents. »
Si notre bon premier ministre ne l’avait pas dit, je ne l’aurais pas cru. J’avais toute chance de me laisser embobiner, au contraire, par les carabistouilles de ma fille cadette, qui, lycéenne en terminale, me disait vendredi en rentrant de classe que ses professeurs d’anglais et de philo, dans leurs cours respectifs, avaient tous deux enseigné les beautés de ladite théorie du genre, provoquant un haussement d’épaule chez la plupart de leurs élèves – les potaches ont aujourd’hui plus de sagesse que certains enseignants. Curieusement, ma fille ne m’a pas dit, en revanche, que ses profs aient beaucoup parlé du « partage équilibré des tâches familiales entre les parents » ; mais peut-être ces fiers militants de l’égalité ressemblent-ils à tel publicitaire communiste de ma connaissance, que je vis un jour tenter de lancer le chien (une brave bête de toutou qui n’aurait pas fait de mal à un crapaud) après deux malandrins qui avaient osé pénétrer dans sa propriété de famille – privée, comme il se doit ?

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