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Où le prolosénateur s’impatiente

La Méluche voit rouge. A l’enten­dre, Flanflan-la-Tulipe n’en a pas fichu une ramée depuis plus de cent jours qu’il a accédé à la magistrature suprême. Les camarades qui, au mois de mai, avaient salué le retour de la gauche au pouvoir com­me un nouveau vol de l’Aigle, ont aujourd’hui l’impression de s’être fait pigeonner. Ce n’est pas le cas de Mélenchon, qui n’a jamais pris Hollande pour un aigle. En 2009 déjà, l’actuel meneur de l’extrême gauche exprimait sur France 24 toute l’amitié qu’il porte à notre aimable président en évoquant le congrès socialiste de 1997 à Brest lors duquel Flanflan avait truqué les résultats du vote à son détriment : « Evidemment, un accord avec Hollande ou rien, c’est pareil. Il ne tient jamais parole. […] C’est un homme qui aime jouer, ça l’amusait de me voir humilié, de me voir fou de rage, ça le distrayait. Dans son cas, il s’agit d’un vice de cynique. Je lui ai dit que je ne lui pardonnerais jamais et vous le voyez, en effet, je ne lui pardonne pas. »
Le prolosénateur, qui a la dent du­re et la rancune tenace, n’a toujours pas oublié cette offense et l’on peut même penser que le triomphe du traître a porté sa vindicte au rouge bolcho. Dans le « JDD », il l’accuse d’être responsable du mauvais résultat du Front de gauche aux législatives : « Nous n’avions pas non plus envisagé la hargne des socialistes et leur in­croyable mobilisation contre nous. Alors que nos quatre millions d’électeurs l’ont fait élire, Hollande a essayé de nous faire dis­paraître de l’Assemblée. » Censeur impitoyable, il juge d’au­tant plus sévèrement le début du quinquennat en épinglant « l’atermoiement continu » du pouvoir, qui « laisse les mains libres à la finance ». Hollande, dit-il, est « un social-libéral » coupable d’avoir « désamorcé le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle », qu’il a « dilué dans les sables des plages du Var ». Ah bon ? Vo­ter Flanflan, c’était un acte insurrectionnel ? Dans sa station de mé­tro, le fantôme de Louise Michel doit s’en retourner le suaire…
Mais la Méluche, en démagogue pa­­­tenté, excelle à prendre ses désirs pour des réalités : « Nous avons pris goût au succès », dit-il. Avec 11 % au premier tour de la présidentielle, une veste aux législatives et une dérouillée face à Le Pen, voilà un sens du succès…

Où le talisman républicain protège les casseurs. Devinette signée Mélenchon : « Quelle est la différence entre un baraquement cassé sur ordre d’un ministre de droite et un baraquement cassé sur ordre d’un ministre de gau­che? » Les mesures prises par Valls contre les Roms créent la polémique à gauche, non seulement du côté du Front de gauche mais jusqu’au sein du PS et du gouvernement, où Aubry et Duflot affichent leurs états d’âme. Pour tout arranger, le grand méchant ministre de l’Intérieur, insulté et chahuté lors de sa visite à Amiens, s’est indigné des violences perpétrées contre les policiers et des incendies de bâtiments publics au lieu de faire profil bas et de demander l’aman aux braves petits jeunes qui les ont commis. « Un seul idéal, un seul talisman pour le gouvernement : la République. Un seul esprit : l’apaisement. Un seul discours face aux troubles : la fermeté », a-t-il dit. Et quelle fermeté ! Alors que le bilan des dégradations s’élève à plusieurs millions d’euros, que les policiers ont essuyé des tirs de chevrotines et de mortiers de feux d’artifice et que seize d’entre eux ont été blessés, trois petits jeunes ont été interpellés et deux d’entre eux condamnés à des peines de sursis, le troisième devant être jugé plus tard. En regard, un SDF réunionnais coupable d’avoir – odieusement – tué un teckel à coups de fourchette a écopé de huit mois de prison ferme. La justice française est moins chienne avec les casseurs.

Où Hollande salue la fin du ramadan. A Amiens, on brûle les écoles maternelles mais on construit des mosquées. Le 19 août, près de 3 000 musulmans s’étaient réunis à l’occasion de l’Aïd-el-fitr, fête marquant la sortie du ramadan, pour prier en plein air sur le site de la fu­ture grande mosquée. La nouvelle a dû ravir Flanflan, qui, à peu près au même moment, adressait ses vœux aux musulmans pour la fin du ramadan : « Je souhaite que cette fête du pardon, du partage et du souci de l’autre, contribue à la concorde, dont notre Nation a tant besoin », a dit notre président œcuménique et néanmoins laïc, qui tient « à réaffirmer [son] attachement à l’égalité républicaine, qui protège tous ses citoyens et résidents, sans discrimination ».


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  • Publié dans le numéro : 2577
  • Auteur : François Couteil

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