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La réalité dépasse l’affliction

Un garde du corps d’un président de la République qui est copain comme cochon avec un logeur de terroristes et trafiquant de drogue ? Voilà un scénario hollywoodien qu’il est bon ! Sauf que ce n’est pas un scénario fictif et que ça se passe en France, en cette année 2018…

«T’as vu ? Jawad joue à la play-station avec Makao ? » « Oh, c’est pas vrai ! » « Si, sur le Coran de la Mecque ! Même que Jawad, il a gagné ! »

Besoin d’une traduction ? C’est que vous ne parlez pas le néo-français, que vous n’êtes pas « djeune », que vous ne connaissez pas les nouveaux « peoples » que le monde entier nous envie et pour cause : ils en viennent.

Jawad Bendaoud, dit Jawad-le-serviable, c’est le logeur des terroristes islamistes du Stade de France en 2015. En février dernier, après deux ans de prison préventive, la justice française l’a jugé innocent. Elle l’a cru : il ne savait pas qui était venu se planquer chez lui… En avril, un autre tribunal l’a condamné à de la prison – avec sursis, faut quand même pas charrier – pour avoir « violenté » sa compagne. A la sortie de l’audience, il déclarait benoîtement : « Depuis que je suis sorti de prison, je me fais 3 000 euros chaque mois sans rien faire : boîtes de nuit, chichas, champagne, tee-shirts. Tout est gratuit. » Suivi par plusieurs dizaines de milliers de personnes sur ses réseaux sociaux, Jawad Ben­daoud dispense quotidiennement aphoris­mes et sentences comme « ma pizza préférée, c’est la Roma ».

Avec de telles pompes, ça doit être le pied…

Makao, dit le « Tigre », dit le « Sphinx impénétrable », 2,13 mètres pour 140 kg, c’était le garde du corps d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Reconverti dans la télé-réalité à l’automne 2017, Makao, de son vrai nom Alain-Gloirdy Bakwa Malary, né au Congo, prépare actuellement un album de chan­sons dont le titre-phare est « Jamais sans ma trottinette ».

Quelques jours avant son match avec Jawad, Makao était reçu à l’Elysée par Emmanuel Ma­cron pour le premier anniversaire de son élection. L’occasion pour Makao de se faire prendre en photo avec celui qu’il appelle « le chef ». Un « chef » qui, depuis deux ans, n’a pas manqué une occasion de rendre hommage à son fidèle Makao, de s’esbaubir de ses muscles et de ses mensurations comme lors de cet entretien, dans un train l’emmenant à un meeting, avec l’écrivain Philippe Besson.

- Vous avez une protection particulière ?

- J’ai Makao, le mec il chausse du 54 !, rigole Macron.

- Ça fait rêver sur le reste...

Et Brigitte Macron d’éclater de rire – on est entre gens du même monde – en touchant le bras de l’écrivain. Pauvre Makao, ramené au stéréotype raciste du « nègre à gros sexe », lui qui aurait aimé « s’il avait été plus jeune être adopté » par le couple Macron…

Comme quoi il n’y a pas que Mamoudou…

Dans la plupart des pays, ce lien entre un président, son ex-garde du corps et un Jawad aurait fait la Une des grands médias audiovisuels. Une enquête aurait été diligentée pour en savoir plus. Après tout, qui a choisi Makao com­me garde du corps en 2016 ? Comment Jawad Bendaoud l’a-t-il rencontré ? Pourquoi ont-ils choisi de rendre public le fait que Makao dorme chez Jawad ? Mais, en France, rien, à peine quel­ques petits articles.

Il est loin le temps où l’on prétendait que la femme de César devait être insoupçonnable. Notre époque soupçonne tout, même quand, vraisemblablement, il n’y a rien d’autre que la rencontre de deux néants gonflés à l’hélium des médias.

L’avenir proche nous dira si Emmanuel Macron va prendre ses distances avec Makao et si Brigitte cessera de se pendre à son bras sur les photos. En attendant, dans un autre registre que Mamoudou, le sauveur d’enfant, Jawad Bendaoud et Alain-Gloirdy Bakwa Malary forment un nouveau reflet éphémère de la tragédie française en cours.

Philippe Martin

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