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Du communisme à l’islamisme

Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, porte le nom du premier martyr de la chrétienté, Etienne, lapidé au Ier siècle après Jésus-Christ. Elle est désormais la ville où un prêtre, le père Hamel, égorgé par des djihadistes, est devenu le premier martyr français du XXIe siècle. Une cité sinistrée par des décennies de communisme municipal.

Si l’appellation de Molenbeek-sur-Seine n’avait pas été utilisée par nos con­frères du « Figaro Magazi­ne » pour qualifier la ville de Saint-Denis, nous aurions pu l’utiliser pour la ville de Saint-Etienne-du-Rouvray. Cette commune s’étend de Rouen à la forêt de la Londe où se situe le circuit automobile des Essarts. C’est l’arrivée du chemin de fer Paris-Rouen en 1843 qui a bouleversé ce bourg rural qui était donc déjà une ville sous le Second Empire. On est bien loin du tranquille petit village normand d’a­bord décrit par les médias parisiens pour lesquels tout ce qui n’est pas métropole est village…
Cheminots, employés des filatures et des papeteries ont d’abord peuplé des rues uniformément bordées de maisons ouvrières, jusqu’à ce que, dans les années 1970, les grands ensembles du quartier de Château-Blanc sortent de terre. Ils connaîtront l’évolution chaotique des banlieues françaises. Dans certaines écoles, on trouve aujourd’hui 90 % de Maghrébins. Avec les Hauts-de-Rouen, c’est l’une des deux plaques tournantes de la drogue dans l’agglomération, mais ceci est bien sûr sans rapport avec cela…

85 % des voix pour le maire communiste !
C’est justement à Château-Blanc, classé en zone urbaine sensible, qu’a grandi Adel Kermiche, l’un des assassins du père Jacques Hamel. La commune compte désormais 29 000 habitants, ce qui en fait la deuxième par la population de la métropole de Rouen. Elle n’est pas enclavée, du fait du train et du métro qui la desservent : on est à 1 h 10 de Paris-Saint-Lazare par le train.
Politiquement, la ville est communiste depuis… 1923 ! Le député de la circonscription fut longtemps Roland Leroy, qui fut le directeur de « L’Humanité » de 1974 à 1994. Le maire actuel est un professeur d’histoire-géo plutôt débonnaire mais totalement dépassé, Hu­bert Wulfranc (photo), par ailleurs con­seiller départemental de Seine-Ma­ritime.
On ne peut comprendre l’évolution de Saint-Etienne-du-Rouvray sans prendre en compte les rapports de force internes à la gauche rouennaise. La métropole est aux mains des fabiusiens depuis 1989. Laurent Fabius, lui-même élu de la ville de Grand-Quevilly sans discontinuer de 1977 jusqu’à sa nomination, cette année, à la présidence du Conseil constitutionnel, est le promoteur d’un principe simple, non écrit et qui semble toujours d’actualité : les fa­milles à problèmes, très souvent d’origine étrangère, sont déversées dans les villes communistes. Très pauvres, ces électeurs ont permis au PCF de garder une nette majorité et aux socialistes de gérer des villes ternes mais beaucoup plus tranquilles.
Sur la rive gauche de la Seine, la droi­te est souvent hors-jeu. Ainsi, en 2014, Hubert Wulfranc a été réélu maire de Saint-Etienne-du-Rouvray avec 84,9 % des voix au premier tour de scrutin (contre « seulement » 77,98 % en 2008…), et cela face à une unique liste d’opposition (« Saint-Etienne vraiment à gauche »), celle des trotskistes du NPA (15,09 %) ! Ni l’UMP ni le FN n’avaient été en mesure de constituer une liste ! De toute façon, chez les gaullistes, on a souvent fait ici — comme ailleurs – le jeu du PCF pour empêcher les socialistes d’être trop dominants…
Pour l’anecdote, c’est dans cette circonscription que le regretté Emmanuel Ratier, qui fut journaliste à « Minute », se présenta en 1981 comme suppléant (PFN) du candidat de l’UDF André Danet, proche d’André Bettencourt. Et aux élections régionales de l’an dernier, la gauche y a obtenu 52 % des voix au second tour contre 27 % au FN et 20 % à la liste d’Hervé Morin. La droite vient de parachuter dans cette circonscription Jonas Haddad, un jeune avocat parisien proche de Bruno Le Maire.

Des filières djihadistes repérées dès 2014
Aujourd’hui, malgré le maintien d’un Parti communiste fort, c’est l’islam qui structure de plus en plus Saint-Etienne-du-Rouvray.
Même François Bayrou le dit, et il con­naît bien cette métropole dirigée un temps par son mentor Jean Lecanuet : « Nous sommes à Saint-Étienne-du-Rouvray et tout le monde savait ou devait savoir qu’il y avait dans cette ville une mosquée salafiste, une communauté fanatisée, à l’intérieur de laquelle figuraient des personnes parties en Syrie, dont l’assassin qui avait tenté d’y aller. »
Officiellement il y a une seule mosquée à Saint-Etienne-du-Rouvray, la mosquée Yahia, inaugurée en 2000. Elle voisine avec l’église Sainte-Thérèse-du-Madrillet (qui n’est pas celle où s’est déroulé l’assassinat du père Jacques Hamel) et pour cause : c’est la paroisse catholique qui a offert le terrain sur lequel la mosquée a été édifiée !
La nouvelle génération de musulmans est clairement salafiste comme l’écrit l’hebdomadaire « Marianne » : « Si leurs aînés apparaissent en chemise et pantalon, voire en costume traditionnel marocain, eux, à une large majorité, arborent une barbe et des pantalons courts, affichant le code vestimentaire propre au salafisme. »
Fin novembre 2014 déjà, une première filière salafiste gravitant autour des mosquées d’Elbeuf et de Saint-Etienne-du-Rouvray avait été découverte : c’est dans cette mouvance qu’évoluait Maxime Hauchard, originaire du département voisin, l’Eure. Il est aujourd’hui l’un des cadres étrangers les plus recherchés de l’Etat islamique.
Visiblement, un an et demi après, la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray n’a pas fait le ménage. Elle est ouverte à tous les vents de l’Islam, même les plus dangereux. Les dénégations de ses responsables ne changeront en rien cet état de fait.   
Antoine Ciney

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