MINUTE

En vente cette semaine

cliquez sur l'image

Minute 2959
A+ A A-

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’optimisme n’a pas la cote par les temps qui courent. Celui de nos dirigeants, laborieux, sonne tellement faux qu’il en devient gênant. Ils continuent à nous vendre l’Europe de la paix, de la croissance et de l’emploi au milieu des décombres. En quelques décennies, leur rêve européen est devenu un cauchemar mais ils continuent à nous en parler comme d’un rêve. Le paradis que l’on nous promettait à l’époque de Maastricht s’est progressivement mué en enfer mais ils continuent à nous en parler comme d’un paradis.
Leur politique économique de « destruction créatrice » a bien tout détruit, selon leur volonté, mais n’a rien créé à la place. Les petites entreprises de France sont ratiboisées par le dumping social, les Français s’appauvrissent, le chômage augmente, la délinquance explose plus que jamais dans le silence des médias, la banque centrale invente de la monnaie par milliards sans savoir comment tout cela finira, la vague migratoire est hors de contrôle et des milliers de fauves en liberté travaillent toujours dans l’ombre à commettre l’attentat du siècle. Si l’on ajoute à cela le Moyen-Orient transformé en baril de poudre et les catastrophes écologiques qui risquent bientôt de donner un nouvel essor à ces déplacements de population, on admettra que cela fait quand même beaucoup.
Ce vieux pays naguère uni culturellement a été transformé en une mosaïque de peuples dont les revendications contradictoires se télescopent sans cesse pour créer des étincelles jusqu’à celle qui embrasera tout. Les revendications communautaires sont sans limite et dépasseront bientôt ce que notre imagination peut concevoir. Aux États-Unis, un collectif veut sortir les tableaux de Renoir des musées car ils représentent exclusivement des hommes blancs et ne reflètent pas la diversité de la société. Après notre histoire nettoyée de son génie, nos musées aussi seront expurgés de leurs tableaux trop blancs, ainsi que notre littérature, laquelle est pleine de préjugés sur les femmes, les homosexuels et les sarrasins. Il y a quelques années, la défunte Halde avait commencé à traquer les « stéréotypes » dans les textes littéraires des manuels scolaires et avait mis sur la touche « Mignonne allons voir si la rose » de Ronsard, poème véhiculant « une image très négative des seniors ». La purge ne s’arrêtera pas.
Le projet moderne portait tout cela en germe, longtemps freiné par des anticorps issus du passé qui aujourd’hui s’éteignent un à un, laissant les hommes nus et haineux face à une histoire dans laquelle ils ne se reconnaissent plus et qu’ils veulent détruire de la même façon que les islamistes détruisent Palmyre. Deux barbaries qui se font face.
Dans ce contexte, les derniers optimistes ne peuvent être que les menteurs au pouvoir ou les imbéciles stipendiés. Même les « anti-déclinistes », dont la seule fonction était de rassurer les marchés, se font discrets. L’optimisme est donc bel et bien mort et c’est tant mieux ; il nous reste l’espoir.
Car ce vieux pays en a connu d’autres, bon Dieu ! Envahi, dépecé, razzié, humilié, bafoué, régulièrement trahi par ses élites, il a toujours trouvé la force de se relever ; c’est au bras d’une petite bergère illettrée qu’on l’a vu revenir à lui avant de rugir et de reprendre vie.
Le peuple est trompé, abruti, crétinisé, décérébré, infantilisé depuis deux générations, mais plutôt que de pointer les réactions nécessairement désastreuses qu’il a parfois, il faut au contraire souligner l’extraordinaire capacité de résistance qu’il montre face à cette entreprise d’une puissance inouïe. Torturé depuis quarante ans, il montre des faiblesses mais n’a toujours pas avoué, ce qui tient du miracle. Il sera bien sûr difficile de lui faire comprendre que la manière de sortir de la nasse ne consistera pas à s’envoyer des pétales de rose à la figure si bien que, là encore, il faut espérer que la furia francese n’est qu’endormie, et non morte.
Une des mesures de notre espoir est la peur de nos gouvernants qui est en train d’atteindre la panique. Que François Hollande, si placide et rigolard, perde son sang froid en plein Parlement européen sur la question du Front national en dit long sur ses craintes, probablement alimentées par les officines de l’État qui connaissent parfaitement l’état de l’opinion. L’épouvantail qu’ils agitent depuis des années se met à marcher tout seul, tel Frankenstein se levant de la table d’opération les bras tendus, prêt à l’étranglement.
L’idée d’un Front national au pouvoir est, pour la première fois de son histoire, prise au sérieux, ce qui ne veut bien entendu pas dire qu’elle adviendra. J’entends bien monter la grogne chez les sympathisants, sans parler de celle des militants qui encaissent en silence les humiliations de Philippot et ses « mignons ». Il est certain que ceux-là ne représentent pas tout à fait l’idéal de notre espoir mais avons-nous encore le choix ? Si l’espoir meurt, nous mourons avec lui. 

AVIS IMPORTANT A NOS FIDELES LECTEURS QUI ACHETAIENT EN KIOSQUES

Pour préserver la pérennité de votre journal nous avons pris la décision de nous retirer des kiosques et magasins de presse depuis le numéro 2931 du 17 juillet 2019. Nous comprenons bien, dans un monde idéal, la liberté de l’acheteur au numéro, mais cette décision, ici et maintenant, est essentielle pour la survie du titre. Il faut VOUS ABONNER.

Par le site ou chèque à l'ordre de ASM. A envoyer à : SCI BP 20017 - 49260 MONTREUIL-BELLAY PDC 1

Vous pouvez également vous abonner par PRELEVEMENT MENSUEL pour 13 euros.
Pour cela il convient de nous envoyer votre RIB ainsi que vos coordonnées postales par mail ou par courrier.

 

Les derniers numéros

Minute 2959
Minute 2958
Minute 2957
Minute 2956
Minute 2955

Complotisme : la raison domestiquée

Recevoir les infos et promos

tous-les-numeros

pub1

Suivez-nous

© 2012-2017 - ASM - Tous droits réservés

Connexion ou Enregistrement

Identification