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Encore un glaviot

On a beau être habitué à se faire cracher à la gueule à longueur de temps, on s’étonne parfois encore de la virulence de la haine que suscite l’homme blanc en général, et le Français en particulier. Le dernier en date à y aller de son petit glaviot est Ruwen Ogien, un philosophe plus ou moins libertarien du CNRS qui conchie la charité, la bienfaisance et de manière générale les devoirs d’ordre moral auxquels les hommes se sentent généralement tenus vis-à-vis de leurs prochains, devoirs qu’il assimile au « paternalisme ». Autrement dit, si je croise un désespéré prêt à sauter dans la Seine et que j’essaye de l’en dissuader, j’agis en paternaliste à la manière des colons d’antan. L’être moral enfin libéré de tous les préjugés du passé doit se faire un devoir de laisser le pauvre type sauter dans l’eau au nom de la liberté. Son « éthique minimale », qui est un relativisme absolu, considère ainsi que l’on n’a aucun devoir moral vis-à-vis de soi-même et que le seul devoir moral vis-à-vis des autres doit se limiter à ne pas leur nuire. Conséquence pratique : tout est permis, la GPA, la PMA, l’euthanasie, le suicide assisté, bien sûr, mais aussi l’inceste, la drogue, la prostitution et pourquoi pas le cannibalisme du mo­ment que le mangé est consentant et que le festin ne « nuit » à personne.
Herman Melville avait-il prévu Ruwen Ogien ? « Quand j’entends tel ou tel se donner pour philosophe, je conclus aussitôt que, comme la vieille femme dyspeptique, son organe à digérer doit être détraqué », écrivait-il dans Moby Dick. Sans surprise, ce rescapé de 68 qui a tiré les ficelles de la liberté jusqu’à l’absurde est l’égérie de « Libération » et des « Inrockuptibles » qui sollicitent régulièrement son avis sur des sujets de société. C’est du reste dans « Libération » qu’il publiait le 6 avril dernier un article visant à expliquer que la guerre des civilisations n’aura pas lieu pour la simple raison que les civilisations n’existent pas. Partant du principe que les arguments anti-universalistes les plus solides aujourd’hui sont « culturalistes », il s’interroge sur ce qu’est la culture d’une nation à l’heure où « un courant de pensée » veut revenir à une politique d’intégration des im­migrés « afin, prétendument, d’éviter des “dérives com­munautaristes“ ».
« S’intégrer à quoi exactement ? » poursuivait le philosophe. « La France fanfaronne avec sa devise “Liberté, égalité, fraternité“, mais ses représentants n’incluent pas dans le pedigree des “valeurs“ fondant son identité l’arrogance culturelle, le passé colonial, le conservatisme moral, la xénophobie latente, le culte de la rente, le goût de l’alcool et tous les autres vices régulièrement moqués par nos voisins. Un immigré devrait-il devenir culturellement arrogant, fier du passé colonial, moralement conservateur et alcoolique sur les bords pour être un “bon Français“ ? »
Répétons-le : nous sommes habitués à être traités en crevards, réduits à n’être que des colons xénophobes et ivrognes depuis la nuit des temps et pour les siècles des siècles.
Exit l’ange au sourire de Reims, François Villon, Rabelais, Rameau, Quentin de La Tour, Versailles, Verlaine, Balzac, Flaubert ! Nous ne sommes au fond qu’une sous-race tarée. Mais l’étonnant dans ce vomi haineux, c’est qu’il est dégobillé par un Juif polonais né en Allemagne dans l’immédiat après-guerre, que la France a accueilli, qu’elle a formé dans ses écoles gratuites, à qui elle a appris le français, à qui elle a donné une culture, à qui elle a proposé un poste dans une institution d’élite (le CNRS) ; un échappé du ghetto qui a bénéficié d’un excellent système social et éducatif, d’une histoire et d’un substrat culturel bâtis avant lui par des milliers de générations de « xénophobes », de « conservateurs » et d’« alcooliques » dont il a profité et qui l’ont fait ce qu’il est aujourd’hui.
Ogien ne revendique aucune identité et affirme se sentir uniquement « lié au destin du peuple juif ». C’est son droit le plus strict, comme c’est son droit le plus strict de nous cracher au visage pour nous remercier collectivement de lui avoir donné la possibili­té de mener une belle vie française. Mais hors le droit, il y a la décence auquel ce vieux pays est encore attaché dans ses couches po­pulaires. Ici, quand on nous tend un bol de soupe, on ne crache pas dedans, cher monsieur.
Pour dissiper tout malentendu, précisons que ce n’est pas sa qualité de juif qui pousse Ogien à nous détester pour des raisons mystérieuses.
Un Zemmour, un Finkielkraut ou une Elisabeth Lévy sont la preuve que l’on peut évidemment être juif et aimer la France.
Ce pays ne demande du reste pas à ses immigrés de se prosterner et de lui vouer une reconnaissance éternelle ; elle ne leur présente aucune facture, ne leur demande aucun compte et s’abstient généralement de les traiter comme des tarés ou des moins-que-rien. Elle leur demande simplement, le plus aimablement possible, d’arrêter de lui cracher systématiquement à la gueule.   

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