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Valls veut débaptiser 5 000 communes françaises !

Vous habitez à Saint-Martin ou à Sainte-Marie ? Attendez-vous à ce que votre village soit débaptisé ! Au nom du « vivre ensemble », un rapport officiel préconise de supprimer toute référence chrétienne dans les noms de communes ! Le premier acte de la lutte contre l’« apartheid territorial » et une folie pour complaire aux musulmans.

Le rapport que le groupe de réflexion « Laïcité et République moderne » doit rendre à Ma­nuel Valls dans la première quinzaine d’avril n’a pas fini de faire couler de l’encre selon la méthode socialiste qui consiste à agiter des débats de société pour faire ou­blier les difficultés économiques et so­ciales et, au passage, tenter de reléguer les récalcitrants dans le camp des « obscurantistes ». « Ça va être l’occasion de voir qui est vraiment républicain et qui ne l’est pas », a confié un conseiller du premier ministre, déterminé à faire aboutir cette ré­forme.
Baptisé – si l’on ose dire – « Revoir la toponymie de la France à la lumière du vivre ensemble », ce rapport, dont nous avons pu prendre connaissance, a été principalement établi par deux parlementaires, le député PS du Cher, Yann Galut, leader du collectif La Gauche forte, et le sénateur EELV du Val-de-Marne, Esther Benbassa, fondatrice du microscopique parti Pari(s) du Vivre-Ensemble.
Il dresse ce constat qui fait écho à l’« apartheid territorial, social, ethnique » évoqué par Manuel Valls en janvier : « Sans que l’on y prenne garde, une fracture sémantique s’est développée dans la société. De moins en moins nombreux sont les habitants de notre pays qui comprennent à quoi renvoient les noms des communes. En conséquence, eux-mêmes ne se reconnaissent pas du tout dans les gentilés [les noms des habitants d’un lieu, Ndlr], qu’ils peuvent voir comme une agression à leur égard. »

Les référendums
locaux récusés !
Le rapport cite entre autres exemples celui des habitants de Pont-l’Abbé, dans le Finistère, qui sont appelés des Pont-l’Abbistes : « Face à ce type de dénomination, toute une catégorie de population est amenée à se demander s’il s’agit d’une insulte. »
On répondrait bien qu’ils n’avaient qu’à être plus attentifs à l’école mais manifestement, ce n’est pas le sujet.
Il faut en arriver à la page 27 de ce rapport (qui en compte 52) pour que le mot musulman soit enfin cité. « Une fraction croissante de la population d’origine musulmane, y lit-on, est heurtée par des appellations toponymiques qui sont autant de manifestations d’une époque archaïque où l’identité de la France, loin de s’assumer comme plurielle, se définissait exclusivement sous le signe d’une chrétienté triomphante et totalitaire. »
Une phraséologie de combat qui laisse penser que le rédacteur a fait ses classes chez les anticléricaux plutôt que chez les curés !
Sur ces belles considérations et quel­ques autres – « Nul autre domaine que celui-ci ne donne autant la mesure du poids persistant du catholicisme dans la République » –, le rapport propose une série de me­su­res, dont certaines radicales, « afin que le vivre ensemble ne soit pas seulement une formule destinée à camoufler la domination religieuse de la part la plus réactionnaire de la société sur ses nouvelles forces vives ». Tel que !
La principale mesure suggérée : débaptiser tous les noms de communes comprenant « saint » dans leur intitulé, afin de « relaïciser profondément la République » en supprimant un « affichage discriminant » ! Toute consultation de la po­pu­lation est par avance proscrite, au motif, lit-on encore, que « des référendums locaux, s’ils sont généralement des éléments de revitalisation de la démocratie, seraient ici inopportuns et même néfastes car ils libéreraient une parole réactionnaire qui ne saurait s’exprimer en dehors des édifices cultuels ».

Une opération
à 3,4 milliards d’euros !
Cette idée démente – elle est qualifiée d’« audacieuse » – n’est pas une première. Sous la Révolution française, la Convention mena une chasse sans merci aux dénominations qui n’étaient pas « révolutionnairement correctes ». Un décret du 25 Vendémiaire an II (16 octobre 1793) invitait les communes qui souhaitaient se défaire de leur nom qui pouvait « rappeler les souvenirs de la royauté, de la féo­dalité ou de la superstition, de s’en oc­cuper incessamment ». Trois mille communes furent ainsi renommées, certaines de force, jusqu’à ce que la Première Restauration, en 1814, n’annule toutes les modifications.
Pendant une vingtaine d’années, Saint-Quentin, dans l’Aisne, était devenu Egalité-sur-Somme, Saint-Caprais (Al­lier) avait laissé la place à Thémistocle ou Saint-Michel-de-Rivière (Dordogne) s’était mué en Esprit-des-Lois… Le Mont-Saint-Michel lui-même était de­venu Mont-Libre… La France vit fleurir durant ces années des L’Unité-Nationale, des Sans-Culottes de la Manche (sic), des Mont-Marat, des L’Ami-de-la-Vertu ou des Jean-Jacques Rousseau (à place de Saint-Esprit, près de Bayonne).
Partant du principe que ce qui a donc échoué il y a deux siècles doit être repris et, cette fois, mené à terme, le groupe de réflexion « Laïcité et République moderne » propose d’aller vite. Il suggère de profiter de l’année 2016, où il n’y a pas d’élections, pour établir la liste des communes à débaptiser (liste à établir pour le 31 mars), puis décider administrativement du nouvel intitulé (30 juin) pour une entrée en vigueur au lundi 3 octobre.
Preuve de la légèreté avec laquelle ces travaux ont été menés, le rapport, plutôt que des statistiques officielles, cite Wikipédia pour donner l’ampleur de la tâche que le gouvernement – qui n’a que ça à faire ? – devrait accomplir en à peine plus d’un an : « 3 927 communes commencent par “Saint“ (10,7 % des communes françaises), y compris Le Saint. Le saint le plus courant est Saint-Martin (222 communes), suivi de Saint-Jean (170 communes) et Saint-Pierre (155 communes). 471 autres communes possèdent le terme “Saint“ à l’intérieur de leur nom. 334 communes commencent par “Sainte“ (0,9 % des communes françaises), y compris Saintes. La sainte la plus courante est Sainte-Marie (40 communes, y compris Saintes-Maries-de-la-Mer), suivie de Sainte-Colombe (27 communes) et Sainte-Croix (25 communes). 62 autres communes possèdent le terme “Sainte“ à l’intérieur de leur nom. »
Ce sont près de 5 000 communes françaises (4 794) sur 36 000 qui seraient contraintes de changer de nom ! A moins que la population « réactionnaire » et ses élus ne s’y refusent… ou que Bercy ne s’y oppose. Selon ce rapport, le coût di­rect et indirect de l’opération serait de 3,4 milliards d’euros !    
Marc Bertric

Lire la suite de nos informations sur la déchristianisation des communes françaises en page 10 de la version papier. n°2713

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