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Brûlés vifs dans les fours de la République

Au pays de la Révolution française, au pays des Lumières, au pays du progrès, on a brulé dans des fours des femmes et des enfants. Vivants. On l’a fait au nom de cette belle et généreuse révolution. Par fournées. Le mitron s’appelait Pierre-François-Joseph Amey. Il a son nom sur l’Arc de Triomphe…

Ne dites pas que Patrick Bruel est bon comme du bon pain, ça pourrait passer pour une basse atta­que antisémite. Surtout si vous suggérez que ça peut être du pain azyme. Pour avoir parlé de « faire une fournée » à propos de Yannick Noah et surtout de Patrick Bruel, Jean-Marie Le Pen est accusé de vouloir ressusciter les heures les plus sombres de notre histoire, consciemment ou pas, puisque comme le disait le lundi 9 juin Liêm Hoang-Ngoc, président du club des Socialistes affligés et qui ont des raisons de l’être, « nombre de ses cadres [du Front national] ont un inconscient qui est très marqué et ça se ressent de temps en temps ».

« Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé »
Le socialiste affligeant, comme tous les commentateurs qui se sont em­parés de la phrase de Jean-Marie Le Pen pour intenter au président d’honneur du FN un nouveau procès – mé­­diatique – en antisémitisme, fait évidemment allusion aux fours crématoires des camps de concentration nazis. Reste que ces fours, qui étaient allemands, ont eu un précédent historique fâcheux.
A certaine époque, en France, on a bel et bien brûlé dans des fours, non pas les cadavres des victimes comme le faisaient les nazis, mais des malheureux vivants ! On appelait ça « cuire le pain de la République. »
Ces exactions incontestables ont en effet été commises par les soldats de la République, en Vendée, pendant la Révolution française, acte fondateur du régime, auquel continuent de se ré­férer les actuels dirigeants socialis­tes de notre pays.
Après le soulèvement vendéen de 1793, qui se termine par la « virée de Galerne » (1), les survivants de la gran­de armée catholique et royale sont massacrés au Mans, puis dans les marais de Savenay en décembre. Le général Westermann écrit au Comité de salut public : « Suivant les ordres que vous m’aviez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. »
La Vendée, exsangue, ne paraît plus capable d’opposer la moindre résistance. La Convention nationale et le Comité de salut public décident alors que l’heure de la répression est ve­nue et confient au général Turreau le soin de ravager et de brûler le pays. Ce sera la tâche des douze « colonnes infernales », qui parcourront le pays du 17 janvier au 13 mai 1794, en y portant partout l’incendie, le meurtre, le pillage et le viol.

« C’est ainsi que la République veut faire cuire son pain »
Parmi les déments qui commandè­rent ces colonnes, le général Pierre-François-Joseph Amey occupe une pla­ce particulière.
C’est lui qui, avant de brûler le bourg des Herbiers en février 1794, imagina ce supplice, en guise de distraction, com­me en attestent les témoignages des commissaires républicains Morel et Carpenty à la Convention nationale, le 24 mars 1794 : « A Montournais, aux Epesses et dans plusieurs autres lieux, le général Amey fait allumer les fours et, lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. »
Un autre témoignage, à peu près dans les mêmes termes, émane d’un rapport de l’officier de police Gannet : « Amey fait allumer les fours et lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c’était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D’abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes [les insurgés étaient appelés brigands, ndlr], et nous n’avons trop rien dit ; mais aujourd’hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu’ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles des royalistes manquant, ils s’adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n’étaient coupables que d’adorer la nation […] Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort. »
Amey, pas plus que Turreau, ne fut rappelé à l’ordre, le génocide de la population vendéenne étant program­mé. Après la chute de Robespierre le 9 thermidor (27 juillet) et la fin de la grande Terreur, le premier fut relevé de ses fonctions en août 1794, mais réintégré en septembre. Il devint baron de l’Empire, Grand Officier de la Légion d’Honneur et fut même fait chevalier de Saint-Louis sous la Res­tauration. Turreau, emprisonné en septembre 1794, fut acquitté après un an de prison, devint également baron de l’Empire et mourut sous la Restauration, juste avant de recevoir lui aussi la croix de Saint-Louis. Leurs deux noms sont gravés sur l’Arc de Triomphe à Paris.
Ces atrocités ne se déroulaient pas voilà 70 ans mais voilà juste 220 ans. Certains crimes contre l’humanité sont-ils plus imprescriptibles que d’autres ?
Les subconscients républicains restent curieusement endormis.  
Pierre-Jean Rivière

1. On appelle virée de Galerne la ruée désespérée de l’armée vendéenne, avec femmes et enfants, au-delà de la Loire, hors du pays insurgé, après la défaite de Cholet le 17 octobre 1793.

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