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Mitterrand : « C’est un grand sujet, monsieur Le Pen, que les causes des guerres »

17 janvier 1995. François Mitterrand s’exprime devant les parlementaires européens. Le chef de l’Etat est malade. Gravement malade. Il ne le sait pas encore, mais dans moins d’un an, la maladie qui le ronge depuis si longtemps l’aura emporté. Ce jour-là, malgré son teint vert et la douleur, il prononce un discours qui va entrer dans l’Histoire grâce à une petite phrase dont il avait le secret :
« Il faut vaincre ses préjugés. Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire et pourtant si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera, Mesdames et Messieurs : le nationalisme, c’est la guerre ! La guerre ce n’est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir, et c’est vous, Mesdames et Messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de cet avenir ! »
François Hollande a retenu la formule et l’ovation qu’elle a reçue. La suite immédiate du discours est moins connue. Elle relativise pourtant fortement sa portée. Elle a été racontée dans le détail par un ancien député… du Front national présent ce jour-là :
« Mitterrand entre le salon. Sans la moindre hésitation, il se dirige vers Le Pen et Hersant [NDLR : l’ancien directeur du « Figaro »). Mitterrand se tourne d’a­bord vers Le Pen : – Bonjour monsieur Le Pen, je vous ai bien eu tout à l’heure ! – Je ne comprends pas, Monsieur le Président ! En quoi vous m’avez bien eu ? – Allons monsieur Le Pen ! Vous n’avez pas entendu mon discours dans l’hémicycle du Parlement européen ? J’ai dit : “Le nationalisme, c’est la guerre ! “Vous ne vous êtes pas senti visé ? – Non, pas du tout ! Mais vous avez brossé les députés européens dans le sens du poil ! Ils étaient ravis de vos propos et vous ont fait une ovation ! – Effet facile, monsieur Le Pen ; je l’admets. Mais qu’avez-vous à me répondre ? N’ai-je pas raison ? – Non, Monsieur le Président ! Vous savez très bien que beaucoup de guerres n’ont rien à voir avec le nationalisme ; il y a des guerres de religion, des guerres pour le pétrole ! – Ah ! C’est un grand sujet, Monsieur Le Pen, que les causes des guerres ; on n’a pas le temps d’en parler maintenant dans ce salon ; je ne peux pas rester à parler qu’avec vous dans ce cocktail ; je le regrette d’ailleurs ; mais on va se revoir bientôt ? Je l’espère » (Yvan Blot, Mitterrand Le Pen, Le Piège, Histoire d’un rencontre secrète, Ed. du Rocher, 2007, p. 61 et s.).
Le Florentin était un grand acteur de théâtre. Il n’y a que ce pauvre François Hollande qui ne l’a toujours pas compris.   
Thierry Normand

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