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Toujours l’impunité pour les milices « antifas »

Samedi soir, le FN tenait un meeting à Rennes dans le cadre des élections municipales. Plusieurs centaines d’extrémistes cagoulés ont tenté d’attaquer cette réunion, s’affrontant très durement avec les forces de l’ordre et mettant à sac les rues de la cité bretonne.

Certains journalistes semblaient presque heureux d’annoncer que le FN n’avait finalement réuni qu’une centaine de personnes, loin des 300 attendues. Gilles Penelle, secrétaire départemental du FN en Ille-et-Vilaine, évoquait pour sa part de très nombreux participants obligés de rebrousser chemin face à la contre-manifestation et aux affrontements. Il y avait en effet de quoi…
Entre 200 et 700 (les comptages différant beaucoup) « antifas » étaient rassemblés à Rennes pour empêcher la réunion de Gilles de Mellon, tête de liste du Rassemblement Bleu Marine, de se tenir. Et ils étaient déterminés ! Les différentes images, et les vidéos en particulier, sont impressionnantes et effrayantes. Dans une situation comme celle-ci, on prend conscience de toute la force d’internet : les images ont été diffusées en direct sur les réseaux sociaux, sans traitement par une quelconque salle de rédaction, sans éventuelles consignes politiques ou policières.
Les manifestants, se transformant bientôt en casseurs, défilaient quasiment tous le visage masqué. Leurs banderoles, leurs drapeaux n’étaient souvent que des alibis pour les manches de pioche sur lesquels ils étaient fixés (une petite séquence vidéo montrant des fouilles par les policiers au point de départ de la manifestation est édifiante à cet égard). Pour avancer vers la salle, les « antifas » ont même mis en place une barricade mobile, sorte de bouclier géant sur roulettes composé de barrières de chantier et de caddies de supermarché. Original, mais diablement ef­ficace pour avancer sans risques face aux forces de l’ordre dans les rues étroites du centre ville.
Oui, samedi soir, Rennes avait des airs de Kiev ! Dépouillant sur leur chemin un chantier en construction pour se fournir en barres de fer, arrachant des pavés à la rue, les extrémistes de gauche sont arrivés au contact solidement armés et ce sont cinq policiers qui ont été blessés lors des rudes affrontements. Une fois repoussés, les casseurs se sont répandus dans les rues de la ville. Le résultat : les vitrines de deux banques, d’une agence immobilière et même d’un commissariat brisées, une voiture incendiée. « Des en­quêtes vont suivre ces événements » a indiqué la police. Bien aimable.

Arrêtés le samedi, relâchés le lundi
Il se trouve justement que quatre manifestants avaient été interpellés sa­medi soir lors des affrontements. Rassurez-vous, ils ont été relâchés dès lundi. Seulement quatre interpellations, considérant la violence des émeutes et les dégâts occasionnés, c’est un résultat qui pourrait susciter certaines interrogations. Si l’on compare ce modeste chiffre avec les rafles généralisées à l’issue des Manifs pour tous, on peut comprendre ceux qui dénoncent une certaine impunité des milices gauchistes. Mis en parallèle avec les scènes de guérilla urbaine de Rennes, les incidents des Invalides – les plus durs ayant émaillé le mouvement social de défense des familles – le 26 mai 2013 à Paris ressembleraient presque à un joyeux chahut estudiantin.
Cette impunité supposée, le Front national l’a dénoncée dans un communi­qué, évoquant « des messages de compréhension ou de soutien à ces voyous » de la part du ministre Valls. Il est vrai que lors de l’affaire Méric, le ministre de l’intérieur avait déclaré : « Ce sont des groupes d’extrême droite […] il ne faut pas confondre ce discours avec ceux qui d’une manière ou d’une autre luttent contre le fascisme. »
Pourtant, depuis, et comme nous l’avions écrit dans un dossier étayé présentant les fréquentations de Méric et leurs faits d’arme (« Minute » n° 2619 du 12 juin 2013), l’enquête semble démontrer jour après jour qu’il s’agissait bien d’un affrontement entre deux bandes politiques et que la provocation originelle et la volonté d’en découdre n’était pas dans le « groupe d’extrême droite ».
Un peu à la manière d’enfants trop gâ­tés, les « antifas » ne manifestent pourtant pas vraiment leur gratitude, et ainsi était-il inscrit sur la banderole recouvrant leur barricade samedi soir : « Ni Valls, ni Le Pen »…
Sur les incidents de Rennes, Marine Le Pen a déclaré : « Il n’y a pas un groupe en France qui pourrait se permettre de faire cela sans que le ministre de l’Intérieur envisage leur dissolution. Il est temps que Manuel Valls arrête d’être hémiplégique dans sa volonté de lutter contre la violence.»
Il est exact que les milices « antifas » pourraient tout à fait tomber, juridiquement, sous le coup d’une dissolution, notamment en tant que groupement armé. Mais dissoudre qui, quoi en fait ? Il s’agit surtout d’une nébuleuse, il n’y a pas de parti « antifa » ou d’association loi de 1901. Au lendemain des affrontements à Rennes, c’est la librairie Facta à Paris qui a été ravagée par les « antifas » ; quelques jours avant, à Rennes toujours, c’est un conférencier jugé trop droitier qui était aspergé d’ammoniaque.
En réalité, il s’agit surtout de poursuivre personnellement les individus, les meneurs en particulier (la manifestation de Rennes avait été déposée ? non ?), identifiés, mais aussi de mettre en cause les responsabilités politiques. Car s’il n’y a pas de parti « antifa », il y a des partis complaisants, tel le Front de gauche, qui relayait sur sa page départementale l’appel à manifester. Il est en tout cas urgent de mettre un terme à cette radicalisation gauchiste, qui a tout d’une fuite en avant.
Marc Bertric

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