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Montreuil, laboratoire de la « diversité »

Les haines apparaissent au grand jour à gauche. Avec, pour enjeu, la deuxième ville de Seine-Saint-Denis. Les électeurs vont avoir le choix entre un socialo-écologiste natif des Comores et un socialo-racaille né de parents algérien et tunisien. L’ancien fief rouge a bien changé…

Aux portes de Paris se trou­ve Montreuil, qu’on n’appelle plus Montreuil-sous-Bois depuis bien long­temps. Avec plus de 100 000 habitants, cette commune de Seine-Saint-Denis qui s’ouvre, lorsqu’on passe la porte de Montreuil, par le siège de la CGT, est la cinquième ville la plus importante d’Ile-de-France. Il est coutumier de dire aussi qu’elle est la deuxième ville malienne du monde après Bamako ce qui est invérifiable : on ne connaît pas plus le nombre de Maliens à Montreuil qu’à Bamako.

Fier de son grand-père stalinien
Le Parti communiste a pris la ville en 1935 ; il ne l’a pas lâchée jusqu’en 2008 ! 73 ans de règne dans ce qui était alors la « ceinture rouge » de Paris jusqu’à ce que les « bobos » s’y installent dans d’anciens ateliers reconvertis en loft et que le « populo » soit remplacé par des populations immigrées ou issues de l’immigration. Dominique Voynet (photo), qui avait pris la mairie en 2008, y a vécu l’enfer ; l’ancienne candidate écologiste à la présidentielle a jeté l’éponge, elle ne se re­présente pas. Pour lui succéder, deux candidats majeurs sont en lice. Tous deux issus de la « diversité ».
En janvier, les écologistes ont investi Ibrahim Dufriche-Soilihi, né aux Comores. Un parachuté ? Pas tout à fait. A l’âge de neuf ans, il a été adopté par le fils de Marcel Dufriche, qui fut maire communiste de Montreuil de 1971 à 1984 ! Marcel avait adhéré au PCF en 1934, en a gravi les échelons jusqu’à devenir membre du comité central et il ne l’a quitté qu’en 1997 ! Staline, les purges, Budapest, Prague, l’Afghanistan : papy Dufriche avait tout accepté… Ibrahim, lui, est socialiste, de sensibilité rocardienne.
Un socialiste investi par les écologistes ? Parfaitement. Ainsi l’a voulu Dominique Voynet, décision ratifiée de justesse par les militants. Un candidat dissident mais vraiment écologiste pourrait apparaître.
Du coup, dans cette ville où, en 2008, la gauche avait totalisé plus de 80 % des voix au premier tour, les élections municipales pourraient bien tourner au duel entre le vrai-faux socialiste Ibrahim Dufriche-Soilihi, qui a eu cette phrase étonnante – « Bien que je sois le petit-fils de Marcel Dufriche, je n’ai jamais rien réclamé, je ne suis pas du sérail contrairement aux autres candidats » – et le vrai socialiste Razzy Ham­madi, né, lui, de père algérien et de mère tunisienne. Quand on vous dit que la banlieue a changé.
Sitôt sa désignation connue, « Como­res Info » s’est réjoui écrivant qu’« Ibrahim Dufriche-Soilihi pourrait être le premier maire d’origine comorienne en France ». Lequel entend bien surfer sur sa particularité : « La plus-value que quelqu’un comme moi apporte, c’est d’être au carrefour d’une pluralité culturelle qui caractérise cette ville. » Ce qu’Aline Archimbaud, sénatrice écolo de Seine-Saint-Denis et habitante de Montreuil, a résumé ainsi au « Monde », sans se rendre compte de la tonalité raciale de ses propos : « C’est un mec super, il peut symboliser le métissage, la ville monde. »

« Salopards », « enculé » : le débat s’élève
Razzy Hammadi, lui, c’est un au­tre style. Qui symbolise plutôt la racaille des cités. Une vidéo le montrant en pleine action a fait le buzz le week-end dernier.
Le dépu­té de Seine-Saint-Denis apparaît dans une ba­garre noctur­ne, revêtu d’un sweat à capuche. On l’entend crier : « L’affaire est terminée, enculé de ta race, fils de pute va ! », puis menacer de « faire descendre toutes les cités de Montreuil » – et Allah sait qu’elles sont nombreuses… – contre son interlocuteur avec lequel, semble-t-il, il a un léger différend… Un début de bagarre est ensuite stoppé par les témoins.
« Cette scène s’est déroulée il y a plus de six mois aux abords d’un événement culturel qui se tenait à Montreuil », a expliqué Hammadi, ajoutant que, avec sa compagne, ils avaient été « pris à partie par une bande de voyous extérieurs à la ville ». D’où l’on déduira que le socialiste Hammadi a le sens du territoire et que, face à cette agression étrangère, il n’avait fait somme toute que menacer d’en appeler aux voyous de sa vil­le… Une forme moderne de la guerre des boutons finalement.
Il s’est trouvé des socialistes pour défendre Hammadi, la quasi-totalité des huiles du parti même, comme son porte-parole, David Assouline, qui a accusé l’« extrême droite » d’avoir monté ce tout petit incident en épingle, et, mieux encore, Claude Bartolone, qui a qualifié de « salopards » ceux qui ont diffusé cette vidéo ! Il est donc établi qu’un député peut traiter quelqu’un d’« enculé de ta race » – une insulte qui réussit à être à la fois raciste et homophobe – en n’encourant aucune sanction et en étant même soutenu par le président de l’Assemblée nationale !

L’ONU devra-t-elle pacifier Montreuil ?
Annonçant qu’elle ne se représenterait pas, Dominique Voynet avait ex­pliqué ce choix par l’ambiance épou­vantable qui règne dans le département et par son refus de « baiser la bague du parrain », à savoir celle, justement, de Claude Bartolone, ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis et qui continuerait à y régner en maître. Bartolone ne s’en est même pas offusqué : « Ce n’est pas un gros mot […] C’est même un compliment [car] chez les chrétiens, c’est celui qui aide l’autre à grandir. » Un avocat facétieux peut tenter de plaider ça devant un tribunal mais on ne donne pas cher de la peau de son client…
Les municipales montreuilloises sont donc lancées. Avec, dans le rôle de la caillera dévorée d’ambition, Razzy Hammadi, ancien président du Mouvement des jeunes socialistes, ancien candidat à Orly, dans le Val-de-Marne, ancien ex-futur candidat à Hénin-Beaumont où il avait envisagé d’aller défier le secrétaire général du Front national Steeve Briois, et désormais porte-parole de l’élégance française des cités avec l’appui de son « parrain ». On comprend que Dominique Voynet ait décidé de fuir.
Si la campagne entre Ibrahim Dufriche-Soilihi et Razzy Hammadi, qui a aussi pris la présidence du groupe d’amitié France-Mali de l’Assemblée nationale, continue sur ce ton, la France n’aura bientôt plus d’autre choix que d’en appeler à la force d’interposition de l’ONU…  
Antoine Vouillazère

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