MINUTE

En vente cette semaine

cliquez sur l'image

Minute 2959
A+ A A-

Une seule ligne : pas d’ennemi à droite !

C’est devenu un tic d’écriture : « Minute » est toujours présenté par nos aimables confrères comme un journal d’« extrême droite ». Nous ont-ils jamais lu ? « Minute » est un hebdomadaire de droite. De toutes les droites. Et attaché plus que tout à sa liberté, au point d’en avoir irrité tous les pouvoirs depuis 1962.

A « Minute », les jeux de mots laids ne datent pas d’hier. Ils datent même précisément de notre premier numéro, paru le 6 avril 1962. Il y a plus de cinquante ans ! Ce numéro 1 titre en une : « De Gaulle en a assez de Rainier », blague franco-monégasque qui marque le début d’une des plus belles aventures de la presse hebdomadaire française, le journal ayant toujours vécu de ses seuls lecteurs car n’ayant jamais appartenu, ni à un groupe financier, ni à un parti politique.

Un fondateur héros de la Résistance
Jean-François Devay, son fondateur, est un héros. À 18 ans, il a participé, arme à la main, à la Libération de Paris. Il recevra, pour ses hauts faits au service de la France, la Croix de guerre, la Médaille de la résistance, la Médaille militaire ! Si c’est ça, l’« extrême droite », qu’on nous le dise. Jean-François Devay ne fait même pas partie de ces royalistes qui se sont honorés, nombreux, dans la Résistance. À vingt ans, il est de gauche. Un peu libertaire, un peu trotskiste puis, com­me on dira à partir de 1950, « trotsko-titiste », faisant le coup de point contre les « staliniens », les communistes inféodés à Moscou.
Professionnellement, il se fait journaliste. A « Combat », le mythique quotidien créé dans la clandestinité (et qui fournira bien plus tard l’ossature de la rédaction de droite du « Quotidien de Paris »), à l’AFP, puis à « Jours de France », dont il sera rédacteur en chef, et à « Paris-Presse-l’Intransigeant », grand quotidien fon­dé à la Libération, où il est « directeur des informations ».
Mais Devay veut être libre. Entièrement libre. C’est la raison pour laquelle, avec des amis de la presse parisienne et du show-business, com­me Fernand Raynaud ou Eddie Barclay, il lance « Minute », qui ne devra jamais rien à personne. Sa ligne : la liberté ! Révélations, potins et dessins satiriques, quoi qu’il en coûte ! Et sous De Gaulle, il peut en coûter cher, Devay va en faire l’expérience. N’acceptant pas les conditions dans lesquelles l’Algérie a été bradée, « Mi­nu­te » devient le plus féroce adversaire du général De Gaulle, ce qui lui vaut des saisies à répétition et ce qui vaut surtout à Jean-François Devay cette humiliation : la Légion d’honneur lui est retirée.

« Minute » a toujours fait barrage à la gauche
« Minute » déplaît au pouvoir car « Minute » révèle : les scandales immobiliers de la Ve République, les dessous barbouzards de l’affaire Ben Barka, la corruption de la classe politique, etc. Au fil des décennies, « Minute » déplaira à tous les pouvoirs, de droite comme de gauche, car « Minute » ne se taira jamais, augmentant ainsi le nombre de ses ennemis au fil des alternances politiques, étant souvent pillé et rarement cité car on ne cite pas un journal de la « presse populaire » !
Et politiquement ? Sur ce plan-là aussi, « Minute » est libre. En 1969, après le départ du général De Gaulle, le journal soutient Alain Poher, qui s’est porté candidat à la présidence de la République contre Georges Pompidou. Comme, en 1965, au premier tour, il avait opté pour le centriste Jean Lecanuet, qu’il estimait le mieux placé pour battre De Gaulle. Et comme, en 1974 – Devay est mort depuis 1971 –, il fera campagne contre Chaban et contre Mitterrand, mettant en valeur Jean Royer et Giscard, l’homme qui voulait, alors, « casser l’UDR », le parti gaulliste.
Au début des années 1980, une fois François Mitterrand élu, se fixe la li­gne dont « Minute » ne se départira jamais plus : « Pas d’ennemi à droite ». Oubliées les querelles avec les gaullistes, la priorité est de reconstituer la grande famille de la droite française. Du centre droit à la vraie droite, qui pour nous n’a jamais été l’« extrême droite ». A chaque échéance majeure (présidentielle, législatives), « Minu­te » a toujours opté pour son camp, quelles que fussent ses réserves, ses fractures parfois, avec celui ou ceux qui étaient opposés à la gauche. Celle-ci fait trop de mal au pays, à chaque fois qu’elle a le pouvoir, pour que l’on hésite à appeler nos lecteurs à faire barrage à la gauche.
L’histoire de « Minute », c’est aussi une succession de procès (mentionnés dans l’une des premières éditions du Trivial Pursuit !), d’attentats à la bom­be (notamment par Action directe, après que nous ayons consacré une enquête aux antisémites d’extrême gau­che), de scoops que nos « con­frères » feront mine de découvrir bien plus tard, comme ceux sur la fille cachée ou sur le « domicile secret » de François Mitterrand, et même de tentatives d’acheter notre silence !
« Minute » a également été l’une des toutes meilleures écoles de formation de la presse française, ce dont pourraient témoigner tous ceux qui, ayant appris leur métier sur le tas, chez nous, ont ensuite fait carrière au « Figaro », au « Figaro Magazine », à « Valeurs actuelles », au « Parisien », au « Meilleur », dans le groupe Hachette, à « Ici Paris », et même au « Nouvel Observateur » ! Quand « Le Monde » écrit que, aujourd’hui, « Minute » ne vend plus, comme à la grande époque, entre 250 000 et 300 000 exemplaires, c’est exact. Mais quand il ajoute que « l’on cache la misère des effectifs en utilisant une armée de pseudonymes pour faire croire à la multitude », on le laisse dire.
Pour réaliser le numéro de la semaine dernière, nous avons mis à contribution douze collaborateurs, bien réels. Et autant cette semaine, dont la moitié ne sont pas les mê­mes !
Autant dire que celui qui nous fera taire devra procéder à une véritable rafle dans tous les coins de la France. Et qu’il n’est pas encore né…   
« Minute »

AVIS IMPORTANT A NOS FIDELES LECTEURS QUI ACHETAIENT EN KIOSQUES

Pour préserver la pérennité de votre journal nous avons pris la décision de nous retirer des kiosques et magasins de presse depuis le numéro 2931 du 17 juillet 2019. Nous comprenons bien, dans un monde idéal, la liberté de l’acheteur au numéro, mais cette décision, ici et maintenant, est essentielle pour la survie du titre. Il faut VOUS ABONNER.

Par le site ou chèque à l'ordre de ASM. A envoyer à : SCI BP 20017 - 49260 MONTREUIL-BELLAY PDC 1

Vous pouvez également vous abonner par PRELEVEMENT MENSUEL pour 13 euros.
Pour cela il convient de nous envoyer votre RIB ainsi que vos coordonnées postales par mail ou par courrier.

 

Les derniers numéros

Minute 2959
Minute 2958
Minute 2957
Minute 2956
Minute 2955

Complotisme : la raison domestiquée

Recevoir les infos et promos

tous-les-numeros

pub1

Suivez-nous

© 2012-2017 - ASM - Tous droits réservés

Connexion ou Enregistrement

Identification