Sébastien Chenu, cofondateur de GayLib, organisation ayant œuvré pour le mariage des homosexuels et ayant été à l’origine de la Halde, feu la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, a rejoint le Rassemblement Bleu Marine et pris la tête de son Collectif Culture. Ça tangue au Front national…

Mardi dernier, lorsque l’information nous est communiquée, nous n’y croyons pas. Elle est trop énorme. Et pourquoi pas une Femen à la tête du Collectif Famille ? Par acquis de conscience, nous nous promettons tout de même de vérifier. Le lendemain, la nouvelle nous est hélas confirmée par deux autres sour­ces dignes de foi : Sébastien Chenu, co­fondateur de GayLib, rejoint le Rassemblement Bleu Marine et va prendre la direction du Collectif Culture. Dans la journée, l’un de ces correspondants nous informe que l’information va être diffusée : Marine Le Pen doit faire une conférence de presse avant la fin de la se­maine. Nous décidons donc de la pu­blier ici.
Ainsi commence, le mercredi 10 dé­cem­bre à 19 h 38, l’« affaire Sébastien Chenu », qui va se propager et faire les titres de toute la presse dès le lendemain, suscitant de très vives oppositions, non seulement dans les hautes sphères du FN – c’était déjà le cas mercredi –, mais dans tout le parti, et des remous dont on n’a pas fini de mesurer les conséquen­ces, tant l’indignation se mêle à l’incompréhension et, souvent, à l’abattement.

Le message de Gollnisch à Marine Le Pen
Dès le jeudi, Bruno Gollnisch, qui n’est pas à Paris, envoie un message à Marine Le Pen. Il est ainsi rédigé : « Je te supplie de renoncer à confier des responsabilités – et surtout la culture ! – à ce Sébastien Chenu, représentatif de ce que nous combattons depuis toujours : européiste, militant UMP, communautariste homosexuel […], qui de toute évidence nous rallie par intérêt. […] Ne désorientons pas des centaines de cadres, militants, adhérents, qui ne comprendront pas et sont tout simplement des gens de bon sens, et non des fanatiques “homophobes“. On peut être tolérant et trouver que trop, c’est trop. La culture, c’est sacré ; c’est ce pourquoi nous combattons, notre héritage, nos valeurs. On ne peut la confier à un personnage tel que celui-là. »
Karim Ouchikh, conseiller culture de Marine Le Pen – et qui, à ce titre, ris­que de perdre toute influence – en même temps que président du Siel, l’« aile droite » du RBM, y va aussi de son texto pour demander à la présidente du FN de ne pas procéder à cette nomination.
Le vendredi est programmée une ré­union du bureau politique du Front national, le gouvernement du parti.
Bruno Gollnisch, qui avait un engagement à Lyon, l’annule pour être présent à Nanterre. Marion Maréchal, qui doit se rendre dans le Jura, diffère son dé­part. Jean-Marie Le Pen

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