Si La Fontaine revenait parmi nous, il modifierait probablement sa fable Les Animaux malades de la peste, en écrivant non plus « Selon que vous serez puissant ou misérable… », mais : « Selon que vous serez originaire de l’immigration espagnole ou maghrébine… » Si notre ministre de l’Intérieur était né à Casablanca ou Oran au lieu d’être natif de Barcelone, il expulserait tous les Roms qu’il voudrait sans susciter l’ire des journalistes. Comme les braves petits jeunes des quartiers nord de Marseille, qui ont « convaincu » un groupe de Roms de décamper de leur territoire sans pour autant être taxés de racisme, même lorsqu’ils affirment, comme l’un des responsables associatifs de la cité, qu’« à chaque fois que des Roms s’installent, on note une augmentation des vols et des cambriolages » ; ou déclarent, comme une prénommée Fatima (dans « Le Journal du dimanche ») : « Ce n’est pas à nous de supporter leur crasse ». Le bruit et les odeurs, comme dirait Chirac… Mais attention : « on n’est pas des racistes », hein !… Nos braves beurs anti-racistes ont donc fait déguerpir les voyous nomades avec l’approbation bienveillante de policiers qui n’en espéraient pas tant. A tel point que lesdits beurs n’en reviennent pas, comme Nora : « Ils nous ont dit qu’on avait bien fait. Et qu’à notre place, ils auraient agi de la même façon. C’est bien la première fois que la police est de notre côté ! » En somme, pour virer les Roms, il suffirait que la police recrute dans les quartiers nord…
De même, Samia Ghali, sénateur et maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, ne saurait être suspectée de racisme lorsqu’elle déclare, à propos de ce délogement musclé