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Par raison ou par conviction, le vote utile, c’est Le Pen !

A l’approche du premier tour, les appels à un prétendu « vote utile » se multiplient en faveur de Nicolas Sarkozy. En réalité, seul compte le vote nécessaire : le vote de conviction, qui permet de faire peser ses idées aussi bien au second tour qu’aux élections législatives. Dans la configuration actuelle, le seul vote utile est le vote alternatif qui permet de sortir du système. C’est pourquoi, au premier tour, il faut voter Le Pen.

C’est la lubie du moment : sa­medi, à Vincennes, François Hollande a appelé à « voter utile » – donc pour sa pomme. Le 7 avril, Ni­colas Sarkozy en a fait autant, invitant carrément les électeurs du Front national à le soutenir dès le premier tour de la présidentielle, afin de « ne pas favoriser la gauche ». Après un quinquennat marqué par « l’ouverture » et la « diversité », le candidat de l’UMP veut à nouveau capter l’électorat patriote en le dé­tournant du vote nécessaire, qui est le vote Marine Le Pen.
Que les choses soient claires : le prétendu « vote utile » est une in­vention de communicants apparue à la fin des années 1970 pour favoriser la bipolarisation du débat au détriment de la diversité des points de vue.
S’appuyant sur des éléments non constitutionnels, comme les son­dages et le battage médiatique, ce concept représente l’atout ma­jeur des partis institutionnels, car il favorise le maintien du système en place. Or, ainsi que le dit Gilbert Collard, président du Comité de soutien à Marine Le Pen, « on ne peut pas régler un problème avec ceux qui l’ont créé ».
En réalité, le vrai vote utile con­siste à valoriser ses convictions profondes, afin de leur donner du poids dans le débat public. C’est le vote dont on ne rougira pas dans les dîners en ville. Celui que l’on n’a pas besoin de justifier timidement : « J’ai voté Sarkozy, mais bon, je ne suis pas dupe… »
Aujourd’hui, le vrai vote utile, c’est le vote Le Pen, car, outre qu’il ne porte aucune responsabilité dans le désastre ambiant, le Front national est aussi le seul parti alternatif en mesure de changer les cho­ses. Ainsi, seule Marine Le Pen a su pointer le véritable clivage politi­que du XXIe siècle : la lutte entre les mondialistes et les défenseurs de l’identité. Tous les autres candidats sont englués dans le système instau­ré par et pour la superclasse mon­diale, y compris Mélenchon, dont la critique sociale bloque im­placablement sur l’obstacle de l’immigration. En prônant la régularisation des immigrés illégaux, l’ouverture des frontières et en affirmant que « notre avenir, c’est le métissage », il s’est fait l’allié objectif du Medef et contribue à transformer notre civilisation en espace de marché tiers-mondisable à loisir. Pire : chacun sait que, dès le 23 avril, en bon laquais de la social-démocratie, l’ancien ministre socialiste ralliera Hollande.

Les abstentionnistes peuvent se réveiller pour gifler le système
Pour sa première présidentielle, Marine Le Pen, elle, est parvenue à bousculer les lignes du petit débat pro­pret et formaté que se préparaient médias et candidats en place. Grâce à elle, des sujets graves, mettant en jeu l’avenir de la France, ont été portés en place publique. Même Ivan Rioufol, chroniqueur au « Fi­garo » et fort peu suspect de lepénisme, le reconnaissait, le 13 avril : « Il faut lui reconnaître [à Marine Le Pen] d’avoir su imposer nombre de débats (sur l’immigration, le commu­nautarisme, l’islam radical) en rapport avec le risque d’une désintégration nationale. La présidentielle n’a pas été, loin de là, au bout des grands sujets qui monopolisent les attentions des citoyens sur Internet. Cependant, la cam­pagne a au moins évité, et souvent grâce à Le Pen, les impasses que suggérait la pensée conforme qui ne voulait voir abordées que les questions du chômage et du pouvoir d’achat ».
Grâce à son courage et son habileté, elle a accompli un lent travail de « dédiabolisation » qui porte des fruits. Le vote FN, sous couvert de vote « Marine », n’est donc plus ta­bou. De fait, son accession au pouvoir non plus. Patrick Poivre d’Arvor, invité au journal télévisé de France 2, le disait le 15 avril : « Tout est possible et je pense que, dans les sondages, Marine Le Pen n’est pas exactement au niveau qu’elle aura dans une semaine. » En effet, outre que les son­dages ne répercutent pas toujours fidèlement les différents étia­ges des candidats, l’abstention, à une semaine du premier tour, est estimée à 30 %. Une partie de cette po­pulation découragée peut encore se réveiller et asséner une gifle au ré­gime, sous forme de vote protesta­taire. Une fraction de l’électorat de Mélenchon peut également changer d’avis au dernier moment, ainsi que certains patriotes tentés par le sarkozysme.

La dynamique du premier tour sera déterminante pour les législatives
Si Marine Le Pen accède au se­cond tour, une partie de la droite de conviction se ralliera obligatoirement à elle, bouleversant le schéma du « troisième tour », peut-être le plus important : les élections législatives de juin. Une profonde re­composition des droites autour des valeurs du Front national sera alors possible – on peut faire confiance à nos parlementaires, qui savent où est leur intérêt…
Quoi qu’il arrive, il est donc im­portant que Marine Le Pen réalise le meilleur résultat possible au premier tour. Car dans un système qui bannit la représentation proportion­nelle, l’élection présidentielle est « la reine » des batailles. C’est là que les petits candidats viennent fai­re jouer le rapport de force et né­gocier les accords qui leur permettront d’obtenir des circonscriptions aux élections législatives. L’enjeu est encore plus grand pour le Front national, dont les candidats ne pour­ront compter sur aucune complicité de la part du système. Partout, nous connaissons des militants FN qui se battent sur le terrain pour défendre la souveraineté de la France et les valeurs qui nous sont chè­res. Mais leurs efforts seront vains sans une forte percée de Ma­rine Le Pen le 22 avril. La dynamique qu’impulsera la candidate du Front à la présidentielle jouera pratiquement sur les cinq années à venir et sur toutes les élections in­termédiaires – notamment les européennes et les régionales de 2014, où, là encore, les résultats des militants du Front seront partiellement influencés par la dynamique de la pré­sidentielle.
L’impact de Marine Le Pen au premier tour aura également des ré­percussions sur la politique na­tionale. A gauche, tous les observateurs s’accordent à dire que Mélenchon pourrait influencer François Hollande si ce dernier était élu. Le schéma s’applique également à la rivalité entre Sarkozy et Marine Le Pen. Si la candidate du Front national parvient à peser lourdement sur le scrutin, Sarkozy sera obligé d’en tenir compte dans son pro­gram­me de gouvernement ou dans sa stratégie d’opposition à une gau­che triomphante.
A contrario, si le prétendu « vote utile » profite pleinement au candidat de l’UMP, le Front national ris­que d’être durablement affaibli et le rapport de force jouera mécaniquement au profit de François Bayrou et du Modem. Ironie de la tactique politicienne, s’il réalise un score très important grâce au siphonnage des voix du FN, Nicolas Sarkozy pourrait être amené à trahir ses sup­plétifs patriotes en appliquant une stratégie visant à rallier les centristes – étant acquis qu’il n’osera ja­mais proposer l’ouverture à droite.

Marine Le Pen fait mieux que n’importe lequel de ses concurrents
On voit donc que, dans tous les cas de figure, un Front national fort ne peut que servir les valeurs traditionnelles et ralentir la décadence de la France.
Quelle que soit l’hostilité que certains patriotes nourrissent à l’égard de Marine Le Pen, il est impossible de dire que Nicolas Sarkozy vaut mieux qu’elle. Certes, on peut, par exemple, lui reprocher de ne pas condamner assez fermement l’avortement.
Mais il faut dans ce cas noter que tous les au­tres candidats en lice sont, eux, de fa­rouches partisans de l’avortement, Sarkozy y compris. La preuve : au lieu d’abolir la loi sur l’IVG durant son mandat, il n’a eu de cesse d’honorer sa promotrice, Simone Veil, soutenant même activement l’intronisation de cette dernière à l’Académie française, en 2010 ! Qui dit pire ?
Pour grimper dans les sonda­ges, Marine Le Pen gagnerait à laisser tomber la question de l’avortement. Elle n’en fait rien, tenant, face au pays réel (qui désormais, hélas, est composé de consommateurs aliénés à Facebook, Twitter et TF1) un discours jugé « rétrograde ». En con­damnant le remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale, en bataillant pour sa « prévention », en promouvant la natalité par le sa­laire parental, en refusant toute for­me de mariage homosexuel, elle fait mieux que n’importe lequel de ses concurrents en termes de politi­que familiale : même les électeurs les plus « tradis » doivent le reconnaître.

Sarkozy pique les idées du FN… même sur la crise et l’Europe !
Election présidentielle oblige, plus personne n’évoque les ravages d’une crise économique qui semble mystérieusement assoupie le temps d’une campagne. Mais ga­geons qu’elle se fera sentir de plein fouet très prochainement. Or, là en­core, le Front national a su porter le fer dans la plaie en dénonçant, le pre­mier, le système technocratique et ca­pitaliste qui, en 2008, a plongé l’Europe dans la tourmente. Si les Français n’ont pas la mémoire trop courte, ils se reporteront trois mois en arrière et se souviendront que les solutions supposées « fantaisis­tes » du Front national étaient validées par des économistes comme Jacques Sapir, et que les meilleurs analystes évoquaient très sérieusement la mort prochaine de l’euro. Pour l’instant, personne ne peut di­re que le FN s’était trom­pé, puisque le pire reste à venir. D’ailleurs, c’est Nicolas Sarkozy lui-même qui, pour protéger la France, propose de rétablir un protectionnisme raisonné, de suspendre les accords de Schengen et de revoir le rôle de la Banque centrale européenne. Trois solutions directement inspirées du programme du Front national !
Concernant l’insécurité, l’immigration et l’islamisation de notre pays, peut-on raisonnablement don­ner quitus à Nicolas Sarkozy des dix ans qu’il a passés au ministère de l’Intérieur puis à l’Elysée, simplement parce qu’il promet que cette fois, on va voir ce qu’on va voir ? Sur tous ces sujets, Marine Le Pen, elle, propose des alternatives crédibles. Face à l’angélisme de la gau­che et au laxisme de Sarkozy, la can­didate du Front national a su établir le lien entre immigration de masse et insécurité ou islamisme. A la suite de la tuerie de Toulouse, el­le a osé poser les questions crucia­les pour la sécurité de notre pays : « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’im­migrés ? Combien de Merah parmi les enfants de ces immigrés non-assimilés ? Mohamed Merah n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Ce qui s’est passé n’est pas l’affaire de la folie d’un homme, ce qui s’est passé est le début de l’avancée du fascisme vert dans notre pays. »
Parmi ses solutions, Marine Le Pen propose l’interdiction des si­gnes religieux ostentatoires et l’expulsion systématique d’étrangers re­venus de « voyage suspect en Afghanistan ou dans tout autre pays où l’on entraîne au terrorisme ». Pour faire drastiquement chuter l’immigration en France, voire pour inverser les flux migratoires, elle a compris que les seules solutions crédi­bles consistaient à mettre fin au re­groupement familial ; et à couper les pompes aspirantes en appliquant la « priorité nationale », afin d’ob­tenir un effet de déplacement des masses étrangères vers des pays plus « attractifs ». Ces solutions con­crètes, Sarkozy se refusera toujours à les mettre en œuvre par peur du politiquement correct. Il préférera se réfugier derrière le simulacre d’une poignée d’expulsions médiatisées ou brandira les « aides au re­tour » payées avec nos impôts et accordées à des Roms qui jouent au tourniquet avec nos frontières.
Ainsi, si l’on est las des candidatures de témoignage, du type « Maréchal, nous (re) voilà » ; si l’on ba­taille sincèrement pour une con­quête rationnelle du pouvoir ; si l’on veut vraiment faire appliquer – di­rectement ou indirectement – une partie des valeurs pour lesquelles nous combattons depuis des années ; alors il faut voter Marine Le Pen au premier tour.    

Patrick Cousteau


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  • Publié dans le numéro : 2560
  • Auteur : Patrick Cousteau

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