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« Charlie » piétine l’unité nationale

Il a tant été dit que « Charlie Hebdo » est un journal islamophobe que ceux qui ont acheté son numéro post-attentat, tiré à 7 millions d’exemplaires, vont être surpris par ce qu’ils vont y trouver.

Ça doit être ça d’avoir été mal élevés. Une fois qu’on a pris le pli, on ne sait plus dire merci. Tout simplement mer­ci, sans même que ça vienne obligatoirement du fond du cœur. Juste merci. Par politesse. Par courtoisie, cette « notion clef de la civilisation médiévale élaborée dans les cours seigneuriales et fondée sur une théorie et une pratique raffinées des rapports homme-femme » nous rappelle M. Larousse.
Alors, comme on se souvient vaguement que le mot magique commence par « mer » et qu’il fait cinq lettres, on dit… Et on le dit à tous ceux qui ont soutenu « Charlie » mais que « Charlie » ne juge pas politiquement ou religieusement conformes à la ligne de « Charlie ». Tous ceux-là écrit Gérard Biard dans son éditorial, nous les « em­merdons ». Jamais journal n’avait osé cracher aussi franchement à la gueule de ses lecteurs, fussent-ils d’une se­maine. Mais quand on est « Charlie », on peut tout se permettre.


Alors que « Charlie » vient d’être dé­cimé par une attaque islamiste, alors que croyants et non-croyants ont communié dans une même peine face à ce carnage, et alors que l’unité nationale a été requise – et obtenue –, Diard conclut ainsi son éditorial : « Nous voudrions envoyer un message au pape François, qui, lui aussi, “est Charlie“ cette semaine : nous n’acceptons que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter. » Ne cherchez pas la blague, il n’y en a pas. Quand sont en jeu des choses sérieuses, « Charlie » sait pratiquer le premier degré. Bien sectaire. Bien haineux.
La Une de « Charlie » représentant Mahomet a fait le tour de la planète. A l’endroit. Parce qu’en la mettant à l’envers, on y voit bel et bien un appareil génital dans la tête du prophète. Après tout, pourquoi pas : durant la guerre d’Algérie, on vit bien des combattants du FLN couper les c… de leurs victimes et les leur enfoncer dans la bouche. Pas sûr quand même que Luz ait pensé à ça. Si ça l’intéresse, on tient la documentation à sa disposition.
Au-delà de la Une, qui a tourné la page ? Page 2, juste à côté de l’éditorial, se trouvent deux dessins qui attaquent violemment et gratuitement la religion catholique. L’un, signé de Tignous, mort dans l’attentat, est particulièrement ignoble. Il représente Sœur Emmanuelle dont il suffira de dire que la vie qui lui est attribuée, ici bas et au paradis, se résume à un film pornogra­phique… Un autre dessin, page 3, signé de Cabu (lui aussi mort), montre le pape devant des communiantes avec des pensées obscènes…
« Le Canard enchaîné », où Cabu officiait, a lui consacré l’essentiel de son numéro à rendre hommage à son dessinateur vedette.
Avec une double page – et Dieu sait que dans le format du « Carnard », ça fait de la surface – consacrée quasi-ex­clusivement aux caricatures de Cabu sur la religion catholique, sur l’armée… et sur Jean-Marie Le Pen. L’éditorial, là encore, flingue tous ceux, « du tocsin à la Légion d’honneur, du pape aux tortionnaires » (sic), qui n’étaient pas plus Cabu que Charlie mais ont montré de la compassion et qui, au-delà de cette tragédie, ont perçu que notre civilisation était menacée.
C’est peut-être cela la différence : ceux qui ne sont pas Charlie ont pensé à la France, quand « Charlie » et « Le Ca­nard » n’ont pensé qu’à leur gueule et au fric. Charlots !    
« Minute »

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