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Etre noir en France

«Etre noir en France, c’est toujours avoir à s’excuser pour sa couleur. » Ainsi le quotidien « Libération » a-t-il titré, vendredi dernier, le résultat de son enquête « C’est quoi être noir(e) en France, au quotidien ? »
Dans le détail, l‘un des témoins de « Libération » se plaint d’être souvent pris pour un agent de sécurité ; cela arrive aussi à mon beau-frère alsacien avec ses 120 kg… Une autre se plaint qu’on lui demande souvent « d’où elle vient » ; la question est souvent posée aussi à un de mes amis d’enfance, d’origine cambodgienne. Un autre encore se plaint qu’on le présente comme « black », quand d’autres refusent d’être considérés comme noirs, tandis que d’aucuns se plaignent qu’on ne les reconnaisse pas comme tels – faudrait se mettre d’accord… Sans parler de « l’intellectuel » (c’est lui qui le dit) Claude Ribbe, se plaignant qu’on lui demande de se positionner par rapport à Lilian Thuram ou à Dieudonné, qui sont pourtant – dans des styles différents – les hérauts de la « négritude » en France.
Ce qu’il y a d’intéressant, au final, entre paranoïa et expériences malheureuses, c’est que les réponses recueillies apportent une démonstration de la « taubiracialisation » de notre société. On se demande même s’il est bien question de la France ou plutôt de l‘Afrique du Sud de l’apartheid ou du sud des Etats-Unis dans les années 1950 ? En miroir, entre les lignes, on comprend aussi qu’être blanc en France, c’est toujours avoir à s’excuser pour sa couleur.   
Renaud Leroy


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