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A Marseille, on déroule le tapis de prière aux musulmans

A Marseille, au parc Chanot, le Palais des Congrès, en raison des congés annuels, était officiellement fermé jusqu’au lundi 20 août. Mais dimanche matin, la direction a accepté d’ouvrir les portes pour que 12 000 musulmans puissent célébrer la fin du ramadan.

La semaine dernière, à tous les numéros de téléphone du Palais des Congrès de Marseille, un répondeur li­vrait le même message : « Bonjour et bienvenue, nos bureaux sont fermés du 4 au 19 août, merci de bien vouloir renouveler votre appel à partir du lundi 20. » Tout le monde a le droit de prendre des vacances. Or, di­manche dernier, la veille de la ré­ouverture officielle du palais, 12 000 personnes s’y sont pourtant retrouvées. En toute légalité. La di­rection avait accepté de leur ouvrir ses portes. Sans dérouler le tapis rouge mais en autorisant les tapis de prière et les prédications réclamant plus de mosquées car « il y a un nombre croissant de pratiquants ».

Ces 12 000 pèlerins étaient des mu­sulmans venus là assister à la gran­de prière de Aïd-el-fitr, qui marque la fin du ramadan. La ma­nifestation était organisée par le Ci­me, le Conseil des imams de Marseille et ses environs. Il a été créé au milieu des années 1990 par des imams qui avaient fui l’Algérie après qu’en 1992 le gouvernement algérien avait interdit le FIS (le Front islamique du salut, qui voulait faire du pays un Etat islamique et qui venait de gagner haut la main les élections législatives).
L’arrivée à Marseille de ces religieux exilés a suscité de nombreu­ses interrogations. En juillet 2003, dans le journal « Libération », Claude Bertrand, directeur de ca­binet du sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin, tenait à leur sujet des propos assez inquiétants : « Ils sont très instruits, très cultivés. C’est le profil des gens d’Al-Qaeda. Mais je ne dis pas qu’ils en sont. »

Ces fils d’Allah sont enfants du FIS
Aujourd’hui, il semblerait que le Cime soit en grande difficulté. Sur le site internet de l’organisation, le dernier message date du 3 mars 2010 et ressemble à un avis de décès : « Faute de financement par la Communauté, le Cime ferme physiquement ses portes (loyers im­payés). » Le Conseil n’est pourtant pas mort, puisqu’il a organisé la grande prière de l’Aïd-el-Fitr. Pour se refaire une santé financière ?
Pour Omar Djellil, secrétaire de la mosquée de la Porte d’Aix (qui ne tient pas les imams du Ci­me en odeur de sainteté), interrogé par « Minute », les comptes sont vite faits : « Louer un hall du parc Chanot doit revenir, avec le service de sécurité, entre 20 000 et 30 000 euros. Mais avec 12 000 fidèles qui font un don de 5 euros, ça représente une recette potentielle de 60 000 euros. » Et donc un benef d’au moins 30 000 euros.
Le grand prêcheur du Cime s’appelle


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  • Publié dans le numéro : 2577
  • Auteur : Pierre Tanger

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