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Manuel Valls monte au front

« J’ai peur pour mon pays qu’il se fracasse sur le FN », déclarait Manuel Valls le 8 mars. Et pour éviter que « son » pays ne « se fracasse sur le FN », le premier ministre ne recule devant rien : phrases assassines, déplacements sur le terrain, annonce de nouvelles mesures. On le sent même parfois un peu à bout de nerfs. Colère réelle ou bien simple tactique électorale ? Derrière les yeux noirs de Manuel Valls et ses imprécations, il y a sans doute plus de craintes pour son parti que pour la patrie.

«Est-ce que vous ne pen­sez pas qu’un Front national qui fait 25 % aux européennes, peut-être 30 % aux élections départementales, et ainsi de suite, ne peut pas gagner l’élection présidentielle ? Pas en 2022, pas en 2029, mais en 2 017 » lançait Manuel Valls à l’antenne d’Europe 1 le 8 mars. De quoi faire passer un bon dimanche à Marine Le Pen ! Si Manuel Valls s’aventure dans de telles prédictions, ce n’est évidemment pas pour féliciter la présidente du FN mais pour en appeler à la mobilisation, affirmant : « Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen », puis : « J’en appelle à tous ceux qui sont sortis dans la rue le 11 janvier, je leur dis : “Allez voter !” » Confondant les manifestations pour « Charlie » et celles contre Le Pen (père) de l’entre-deux-tours de 2002, Manuel Valls oublie un peu vite que de très nom­breux Français sont sortis dans la rue tout autant pour la liberté d’expression que contre l’islamisme. Et parmi ceux-ci, rien n’indique a priori qu’ils considèrent que les socialistes soient les plus à même de


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