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Le Refuge, une association pour homos très chouchoutée

L’Assemblée nationale a rendu public l’usage qui a été fait en 2 014 de la réserve parlementaire. Une manne de 80 millions d’euros que les députés distribuent sous forme de subventions à une multitude d’institutions et associations. Dans ce palmarès, « Minute » s’est intéressé au Refuge, une association pour gays et lesbiennes qui est cul et chemise avec Christiane Taubira, le ministre de la Justice.

Parmi les associations qui, en 2014, ont été chouchoutées par nos parlementaires, il y en a une qui vaut le détour. Que ce soit sous l’appellation « Le Refuge », « Association Le Refuge » ou « Association nationale Le Refuge », elle a suscité la générosité de 21 donateurs et récolté la somme rondelette de 178 900 euros. Mais quel est le but de cette association ? Rien à voir avec la SPA et ses refuges pour recueillir les animaux abandonnés. Le Refuge a pour mission d’« accompagner et héberger les jeunes gays, lesbiennes et personnes transidentitaires en situation d’errance ». Bref, en d’autres termes, d’offrir un toit aux homos qui sont à la rue ainsi qu’à ceux – les « transidentitaires » – qui ne savent pas trop, théorie du genre ai­dant, si ils sont plutôt garçon ou plutôt fille.
Ce projet a visiblement séduit nos po­litiques, de gauche comme de droite, car parmi les parlementaires qui ont donné, on trouve dix socialistes, deux radicaux et… sept UMP ! Dans ce quota de droite, on note la présence de personnalités, comme Bruno Le Maire (candidat malheureux à la présidence de l’UMP en novembre dernier), avec un don de 1 500 euros, ou David Douillet, l’ancien judoka qui, sous Sarkozy, fut ministre des Sports de septembre 2011 à mai 2012, avec une contribution de 2 000 euros.
Toutefois, ce sont les parlementaires socialistes qui, avec Le Refuge, se sont montrés les plus larges : Catherine Lemorton, député de Haute-Garonne, a ainsi versé 45 000 euros. Député de la Réunion, Ericka Bareigts a donné 10 000 euros. Pour rappel, Ericka Ba­reigts est cette élue qui a fait adopter, dans le cadre de la loi Macron, un amendement stipulant que dans les dé­partements et territoires d’outre-mer, les jours fériés religieux (tels que le lundi de Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption et la Toussaint) pourront être remplacés par des jours fériés dédiés aux musulmans et aux Tamouls !
Pour revenir au Refuge et compléter la liste de ceux qui ont craché au bassinet, il faut mentionner le président socialiste de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui, au nom de cette présidence, a fait un chèque de 30 000 eu­ros ! Et le groupe écolo, pour un montant de 10 000 euros !
Maintenant, une question se pose : était-il vraiment nécessaire de verser un bonus parlementaire de 178 900 eu­ros au Refuge ? La réponse est évidemment non. Car cette association bénéficie déjà de nombreuses subventions accordées par les pouvoirs pu­blics.

Déjà financée par 30 organismes publics !
Créé en 2003 à Montpellier par Nicolas Noguier, un homo dont la prime jeunesse a été contrariée par les discriminations, Le Refuge a depuis fait de nombreux petits. L’association possède aujourd’hui des antennes un peu partout en France : Lyon, Marseille, Paris, Toulouse, Avignon, Bordeaux, Lille, Perpignan… Et à l’évidence bien gérée, cette petite entreprise ne connaît pas la crise. Ses comptes en attestent.
Présenté en mai 2014, le rapport financier de l’année 2 013 est très satisfaisant. L’association a dégagé un bénéfice de 343 041 euros (dont 190 000, correspondant à une donation, lui ont permis de devenir propriétaire de ses locaux à Montpellier). Il faut dire que pour tourner, elle bénéficie d’un budget annuel confortable, qui frise le million d’euros. Il est alimenté par des dons à hauteur de 500 000 euros.
Mais la pom­pe à fric est bien amorcée, avec 351 405,76 euros de subventions publiques.
« Minute » a épluché les comptes de l’association. La liste des subventions accordées est très très longue… On compte pas moins de 30 organismes qui financent Le Refuge : la région Languedoc, la région Paca, le ministère de l’Intérieur, le ministère des Affaires sociales, le ministère de la Justice, le ministère de la Jeunesse, la Caisse d’allocations familiales, la ville de machin, le département de chose… Dans ces con­ditions, on comprend que la ré­serve parlementaire est un bonus qui ne se justifie pas. Mais c’est ainsi, Le Refuge bouffe à tous les râteliers. Et pour faire quoi en réalité ?
Son activité principale, c’est l’hébergement des jeunes gays et lesbiennes sans toit. C’est sa mission prioritaire, telle que présentée sur son site : « Le Refuge s’engage en priorité à les mettre en sécurité au sein d’appartements-relais ou d’hôtels partenaires dans un cadre rassurant et sécurisant. » Sans oublier de les réconforter : « Ainsi, chaque soir, des bénévoles se relaient pour aller rendre visite aux jeunes pour s’assurer du bon fonctionnement de la vie en collectivité et partager un moment privilégié avec les jeunes. »

Le soutien actif de Christiane Taubira
L’association loue ainsi des appartements et des chambres d’hôtel pour héberger gays et lesbiennes. En 2013, 202 jeunes en ont profité. La facture pour les appartements s’est élevée à 112 849 euros et, pour les nuits d’hôtel, à 140 822 euros. Le reste des dépenses est absorbé par le salaire des douze salariés de l’association (33,79 % du budget), l’intervention de psychologues (pour 41 450 euros) et les frais courants, inhérents à toute entreprise.
Si Le Refuge est ainsi chouchouté par les parlementaires et les pouvoirs publics, c’est que l’association a une « marraine » de poids : Christiane Taubira ! Le garde des Sceaux en pince pour cette association. Ainsi, dès son arrivée place Vendôme, en juin 2012, le ministère de la Justice, pour lutter contre l’homophobie, a signé une con­vention avec l’association « Le Refuge » ainsi présentée : « Cette association accueille et accompagne des jeunes homosexuels exclus de leur domicile du fait de leur orientation sexuelle. Si la très grande majorité d’entre eux est âgée de 18 à 25 ans, certains peuvent, marginalement, être aussi des mineurs de plus de 16 ans. […] L’association intervient aussi dans des écoles de travail social et des établissements scolaires, pour promouvoir auprès des stagiaires et des élèves la lutte contre l’homophobie. »
Au passage, Le Refuge empoche ainsi une subvention annuelle de 10 000 euros du ministère de la Justice. De plus, madame le ministre leur as­sure une publicité gratuite. Ainsi le 30 janvier 2013 à l’Assemblée nationale, lors du débat sur le « projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe », Christiane Taubira a-t-elle terminé son intervention en rendant un vibrant hommage à l’association : « Je voudrais saluer à cette occasion le travail extraordinaire que fournissent les associations, telles Le Refuge, qui accueille ces jeunes et leur permet de se poser, de se retrouver, de ne pas sombrer dans la désespérance. »
Aussitôt la direction du Refuge, touchée au cœur, a posté sur Facebook un message pour remercier le ministre : « Madame la ministre Christiane Taubira, les équipes du Refuge pleurent d’émotion ce soir face à l’hommage public que vous venez de rendre au travail de l’association ! » Alors Christiane en a remis une couche.

Parle pas la bouche pleine…
Le 11 mars 2013, sous l’œil des ca­méras, elle a rendu une visite officielle à l’antenne parisienne du Refuge. Elle y a même reçu une jolie rose rouge. Le ministre est vraiment sous le charme. Il faut dire que les responsables du Refuge sont des gens très sérieux. Et s’ils hébergent des jeunes en appartement, ils leur imposent un règlement intérieur qui ne plaisante pas. Il y est stipulé que « pour des raisons d’hygiène la présence d’animaux dans le logement est strictement interdite, y compris pour les visiteurs ». Et pour éviter tout gaspillage, « les bains ne sont pas autorisés, seules les douches sont autorisées à hauteur d’une douche par jour, sauf cas exceptionnel (exemple : sport, travaux physiques) », bien qu’on se demande quels sports et travaux physiques on peut bien pratiquer en appartement.
Enfin, Le Refuge a une mission de san­té publique, dans la lutte contre le si­da, qu’il assume parfaitement : « Compte tenu de l’importance de la prévalence de l’infection à VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, en particulier chez les jeunes, les bénévoles se mobilisent quotidiennement pour faire de la lutte contre le VIH/Sida un objectif prioritaire. »
Dans ce but, l’association donne de précieux conseils à ses jeunes pension­naires. Pour la fellation par exemple : « Si vous avez du mal à utiliser une capote pour la fellation, évitez au moins l’éjaculation dans la bouche. » Oui, mais si l’éjaculation n’a pas pu être évitée, que peut-on faire si on a du sperme dans la bouche ? Le Refuge donne la réponse : « Le recracher, se rincer la bouche mais éviter de se brosser les dents avant ou après la fellation pour ne pas créer de lésions aux gencives. Après des soins dentaires ou en cas d’affection de la bouche, reporter l’envie d’une fellation à un autre jour… »
Le Refuge, c’est tout un program­me. Maintenant, 350 000 euros de subventions publiques pour le mettre en pratique, on peut trouver que ça fait cher par tête de pipe.    
Pierre Tanger


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  • Publié dans le numéro : 2708
  • Auteur : Pierre Tanger
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