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La guerre, c’est le socialisme

Dans une tribune publiée dans « Le Monde », François Hollande, dans un vigoureux plaidoyer pour l’Europe, a cru bon de reprendre la célèbre formule de François Mitterrand, « Le nationalisme, c’est la guerre ». Le sujet mérite sans doute d’être débattu. En revanche, il y a un point d’histoire qui ne fait pas débat. Depuis 1914, toutes les guerres auxquelles la France a participé ont été initiées… par des socialistes.

28 juin 1914. L’archiduc François-Ferdinand, héritier d’Au­triche-Hongrie, est as­sassiné à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Ce coup de pistolet contre un souverain inconnu va précipiter l’Europe dans la guerre et faire plus de dix neuf millions de morts. Le 1er août, le gouvernement français ordonne la mobilisation du pays. Le 4 août, le Président du Conseil annonce, dans un discours à la chambre, l’entrée en guerre de la France. Qui s’exprime devant les parlementaires ? Un chantre de la droite nationaliste imprégné de l’œuvre de Maurice Barrès ? Non. Il s’agit de René Viviani, une grande figure de la gauche française.
Après avoir participé à la fondation de « L‘Humanité » aux côtés de Jaurès, il a quitté le Parti socialiste pour s’affilier au Parti républicain socialiste, groupe charnière permettant à ses mem­bres d’entrer dans un gouvernement « bourgeois ». Franc-maçon sectaire (Loge Droit et Justice), il s’était rendu célèbre au début de sa carrière par un discours d’un antichristianisme virulent, se félicitant que ses amis et lui aient « éteint dans le ciel des étoiles qui ne se rallumeraient plus ». Un disciple de Jules Ferry sous la protection duquel François Hollande a placé son quinquennat !
En ce 4 août 1914, alors que l’Europe est au bord de l’embrasement, il n’a pas perdu de son éloquence guerrière face aux députés : « Un peuple libre et fort qui soutient un idéal séculaire et s’unit tout entier pour la sauvegarde de son existence ; une démocratie qui a su discipliner son effort militaire et n’a pas craint, l’an passé, d’en alourdir le poids pour répondre aux armements voisins ; une nation armée luttant pour sa vie propre et pour l’indépendance de l’Europe, voilà le spectacle que nous nous honorons d’offrir aux témoins de cette lutte formidable qui, depuis quelques jours, se prépare dans le calme le plus méthodique. Nous sommes sans reproches. La France a prouvé souvent dans des conditions moins favorables, qu’elle est le plus redoutable adversaire quand elle se bat, comme c’est le cas aujourd’hui, pour la liberté et pour le droit. »


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