Avant, les jeunes, c’était chouette. De braves petits gars préoccupés de la marque de leur pantalon taille basse, les fesses à moitié à l’air, qui manifestaient contre le F-Haine. Parfois même, leur cortège se faisait attaquer par des racailles – je reprends – parfois même, leur cortège se faisait interpeller par des adolescents issus de la persité qui leur signifiaient aimablement leur désir de partage unilatéral. Ah, quel beau tableau pour les journalistes ! Las, tout fout le camp et l’on peut lire à présent en une du « Monde » qu’ils sont plus d’un quart, ceux âgés de 18 à 24 ans, à se préparer à voter Marine Le Pen.
Où allons-nous ? Que les paysans, les ouvriers, les boutiquiers, les chômeurs et les vieux votent FN, passe encore, mais les jeunes ! Le mouvement, l’avenir, l’insolence, la liberté ! Tout repose sur eux ! Le marigot n’en revient pas. On a bien essayé de relativiser. Attention, c’est quand même pas l’élite. C’est le sociologue Sylvain Crépon qui vous le dit… Plutôt le genre bas du front. Peu éduqués. Peu diplômés. Peu politisés. Pauvres de surcroît. Des débiles, quoi. Il fut un temps où la gauche eût été fière de représenter les damnés de la terre. Aujourd’hui, elle en parle avec une pince à linge sur le nez.
Sales jeunes ! On a tout fait pour eux. On les gave de fêtes de la musique, de concerts gratuits, de « prides » et de nuits blanches et voilà comment ils nous remercient. Les associations antiracistes sont au désespoir. Trente ans de subventions et de bourrage de crânes, des mains jaunes placardées partout et voilà le résultat. Nos jeunes sont racistes, xénophobes, séniles, trouillards, franchouillards