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Elle court elle court l'affaire Bettencourt !

Eva Joly chute dans les sonda­ges et dans les escaliers et ré­apparaît en lunettes noi­res. Poisson d’avril ? Va savoir. Les Verts sont des petits farceurs, c’est bien connu. En tout cas, on a appris à cette occasion que la campagne se prolongerait en cas d’em­pêchement sérieux de l’un des candidats. Du coup, ça donne envie de les protéger, nos petits doudous. L’idée même de quinze jours de cam­pagne supplémentaire donne la nausée. D’ailleurs, ça commence à sen­tir les fonds de tiroir, question pro­messes. Après avoir promis la lune à l’électeur ébahi, on en est main­tenant à lui réformer son permis de conduire. Parfois, je rêve d’un candidat qui ne voudrait rien ré­former du tout. « Je propose de tout laisser en l’état ». Ou à l’inverse, d’un candidat qui voudrait tout réformer. Les nuages, les hamsters, la pluie, la tapisserie de votre salon. Un maniaque de la réforme. « Mes chers compatriotes, ensemble, nous allons réformer la pluie et moderniser les nuages ».
Cela me fait penser aux promes­ses électorales concoctées naguère par Antoine de Rivarol et malheureusement oubliées de nos candidats. Premièrement : « A compter du 14 juil­­let prochain, les jours seront égaux aux nuits pour toute la surface de la terre, le jour commençant à cinq heu­res. » Deuxièmement : « La foudre et la grêle ne tomberont jamais que sur les forêts. L’humanité sera à jamais préservée des inondations, et la terre, dans tou­te son étendue, ne recevra plus que de salutaires rosées. » En voilà un qui avait tout compris à la démocratie !
Finissons-en donc au plus vite, qu’on en vienne aux choses sérieu­ses. Le coup de bambou après les ca­resses, les milliards d’euros à trouv­er pour l’équilibre budgétaire. Quand un candidat se félicite de « la baisse tendancielle de l’augmentation du nombre de chômeurs », on peut s’at­tendre au pire. Si on traduit en langage de la rue ça donne : le chômage continue d’augmenter et en plus on nous prend pour des truf­fes. A quand la baisse de l’augmentation des prix ? La baisse de l’augmentation des loyers ? A ce stade, on a bien compris qu’une baisse tout court relevait de la féerie.
Espérons au moins que le financement de cette campagne est pro­pre. On le saura peut-être à la prochaine. La dernière en tout cas ne l’était pas vraiment. Les juges sont en train de mettre à jour un vérita­ble système qui pourrait avoir servi de pompe à finance à Sarkozy en 2007 – ce que le candidat de l’UMP nie vigoureusement ! Tout a commencé avec le témoignage de la comp­table de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, à l’été 2010. Elle af­firmait que Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de la milliar­daire, lui avait demandé de retirer 150 000 euros en liquide pour les re­mettre

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  • Publié dans le numéro : 2559
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