Le mois d’août s’achève et avec lui les « vives clartés de nos étés trop courts ». Bientôt nous plongerons non pas dans les froides ténèbres mais dans la grisaille quotidienne. C’est le triste moment : il faut ramasser, plier, renfermer. Comme dit la chanson, il faut ranger les vacances dans des valises en carton.
Le langage se révèle parfois bien étrange. On fait sa valise, on ne la remplit pas. Cet étrange contenant, que nous nous obstinons à croire extensible, a l’étrange propriété de se fondre avec son contenu. On dirait qu’une valise vide n’est pas tout à fait une valise mais un objet mal déterminé relégué au fin fond d’un placard. Pour exister, elle a besoin d’être pleine, et surtout de voyager. Ce n’est pas un moyen de stockage ordinaire.