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Savoir verrouiller la porte du FN

L’année électorale qui s’ouvre (élections départementales en mars puis régionales en décembre) devrait logiquement profiter au Front national. Le « front républicain » est mort et enterré ; l’électorat populaire de droite n’hésite plus à voter FN ; ce qu’il reste de celui de gau­che y va encore plus franchement ; les partis politiques « traditionnels » n’ont jamais paru aussi impuissants et c’est à vrai dire l’ensemble de la classe politique qui semble fossilisée dans des dogmes qu’elle tient pour éternels et qu’elle refuse envers et contre tout de remettre en cause (immigration massive, multiculturalisme, « sans-frontiérisme », Europe passoire, dérèglementation, etc.).
Le pari était audacieux : créer un îlot de richesse et de croissance anesthésiant qui permettrait en quelques décennies de « changer de civilisation » (dixit Taubira) et d’en finir à tout jamais avec les peuples européens indociles. Troquer en quelque sorte son identité et son mode de vie contre une vie matérielle meilleure. Pour ce faire, la feinte a notamment consisté à continuer d’employer les anciens mots pour maquiller les nouvelles politiques, à brandir la République, la solidarité nationale et parfois même l’identité française, quand on travaillait à les détruire. Force est de constater que le peuple s’est laissé berner pendant une trentaine d’années.
Mais ce que n’avaient pas prévu nos grands architectes du monde meilleur, c’est que leur construction utopique prendrait l’eau à la première vague. Leur incroyable faute a été de croire que l’on pouvait manipuler impunément des vieux peuples façonnés par plus de mille ans de vie commune, ces peuples qu’ils ne considèrent que comme des agrégats d’individus à la re­cherche de leur seul intérêt bien compris. Que se serait-il passé si la richesse avait été au rendez-vous ? Probablement la même chose. Mais le fait est qu’elle n’a pas été au rendez-vous et qu’il est d’autant plus insupportable à ces peuples d’être dépouillés de tout ce qui les constitue, c’est-à-dire d’être littéralement en danger de mort en tant que peuple. L’heure de la révolte a donc logiquement sonné.
Cette révolte, qui a commencé dans les urnes, devrait continuer à profiter au Front national, écrivons-nous. Mais est-ce bien certain ? Le malaise observé depuis plusieurs mois oblige aujourd’hui


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