Enfant, j’étais plutôt rêveur et rien, je crois, ne me prédestinait à devenir un nazi. Un jour, j’ai congelé une mouche et mon destin a basculé. Je l’ai plongée gratuitement dans un verre d’eau, j’ai rangé le verre au congélateur et je suis allé me coucher comme si de rien n’était. Plus tard, j’ai longtemps pleuré mais cela n’a servi à rien ; l’acte de barbarie était consommé et mon avenir tracé. « Tu écriras à “Minute” », m’a dit mon père.
Lors du premier comité de rédaction, j’ai été choqué de voir les journalistes en costume noir de la Waffen SS mais ensuite, je me suis habitué. Régulièrement, après le bouclage, nous allions nous entraîner dans une campagne reculée dont je ne peux dire le nom. En treillis et rangers, nous installions des