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La France au secours de Bernard Tapie

C’est un des plus beaux rackets de la République. Une magnifique « escroquerie en bande organisée » d’après les juges, excusez du peu. Après Pierre Estoup, voici l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard, actuel p-dg d’Orange, et Jean-François Rocchi, président du CDR, qui a su­pervisé l’arbitrage en faveur de Ta­pie, mis en examen, en attendant la suite, probablement Guéant lui-mê­me. L’affaire Tapie, chaînon qui permet de relier la pourriture mitterrandienne à la pourriture sarkozys­te, est emblématique de ce qu’est de­venu l’Etat : la propriété d’une ban­­de de voyous qui se sert sans ver­gogne tout en demandant au peuple de « faire des efforts ».
En 1992, alors qu’il entre dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, Tapie se débarrasse de ses en­tre­pri­ses, dont Adidas acheté deux ans plus tôt (sans débourser un seul cen­time). Il confie le mandat de ven­te au Crédit lyonnais, pour deux milliards de francs. Quelques an­nées plus tard, l’homme d’affaire dé­couvre qu’à travers des sociétés offshores, c’est la ban­que elle-même qui a racheté l’é­quipementier sportif avant de le re­vendre à Robert-Louis Dreyfus et de toucher une plus-value d’un milliard de francs. Tapie crie à l’escroquerie et attaque la banque. La bataille judiciai­re s’en­gage. Le Crédit lyonnais sauvé de la faillite par l’Etat, c’est con­tre celui-ci que Tapie se retourne, à travers le Consortium de réalisation (CDR), l’organisme public chargé de liquider les affaires du Crédit lyonnais.
Sarkozy élu président de la Ré­publique et les législatives passées, le nouveau ministre de l’Economie, Christine Lagarde, ordonne au


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