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Camarade Sturm épisode 3/4

Muckensturm était de­bout, hagard, couvert de sang, le couteau à la main, le monde écroulé à ses pieds. Il courut chez lui, changea de chemise, rafla tout l’argent liquide qu’il trouva et descendit au parking. Quand il sortit dans la rue au volant de sa voiture, il croisa trois véhicules de police, sirène hurlante. Il se gara pour les laisser passer, prit la direction opposée et gagna Paris. Il tira le maximum d’argent sur son compte et roula jusqu’au sud du quinzième arrondissement où il gara sa voiture. Muckensturm avait été activiste nationaliste révolutionnaire dans sa jeunesse avant de rompre à l’âge de 25 ans, le jour où il avait rencontré sa future femme. Depuis, une fois par an, il dînait avec un autre an­cien militant, Michel, qui, lui, avait gardé des contacts avec le milieu. Il sonna à l’interphone.
Michel était seul dans son studio, en train de réchauffer des ra­violis dans une casserole en écoutant le troisième concerto pour pia­no et orchestre de Beethoven. Il fit assoir Muckensturm, lui servit un verre de vin rouge que celui-ci but avant de raconter calmement son his­toire. Michel l’écouta sans rien di­re. Quelque chose, au cœur de ce drame, lui donnait envie de sourire mais il se contint. Par une ruse du des­tin, le flic légaliste syndiqué SGP-FO Thierry Muckensturm était redevenu devant ses yeux le ca­marade Sturm, fanatique d’entre les fanatiques. « Est-ce que tu peux m’aider ? », demanda Sturm. Michel regarda machinalement sa montre. Les flics l’identifieraient vraisembla­blement avant la fin de la journée et son portrait serait dans tous les journaux du lendemain matin. Il fallait donc


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