Le président de Debout la République semble s’enfoncer dans une mégalomanie qui frôle l’autisme politique. Dans le dernier éditorial de sa lettre d’information, Nicolas Dupont-Aignan tente en effet de fédérer les patriotes autour « d’un nouveau patriotisme républicain » (autrement dit, sa pomme) ; mais, pour cela, il ne trouve rien de mieux à faire que de dénoncer tous ceux qui, « au moment où la France s’enfonce dans une crise économique sans précédent depuis la Libération, font, selon la célèbre phrase du général De Gaulle, “leurs petites soupes sur leur petit feu” »… Pour un type qui a fait 1,79 % à la présidentielle 2012, on peut trouver l’accusation gonflée ! A ce stade, on se demande d’ailleurs s’il faut lui recommander de lire la Bible (la parabole de la paille et la poutre), La Fontaine (la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf), ou plus simplement Audiard (sur l’audace de ceux qui osent tout et que c’est même à ça qu’on les reconnaît)…
En attendant de trouver la bonne référence, NDA cogne – entre autres – sur Marine Le Pen, accusée de jouer sur deux tableaux : « Elle continue à flatter les bas instincts du FN canal historique tout en essayant d’amadouer l’opinion avec des thématiques économiques et sociales plus fédératrices ».
Démagogique, le député de l’Essonne, qui a le plus grand mal à se positionner clairement sur les questions d’islam et d’immigration, fustige « l’obsession identitaire d’une partie du FN » – ce qui ne l’empêche pas, au passage, de s’approprier le clivage, mis en avant par le Front, entre « d’un côté, ceux qui acceptent la soumission à la mondialisation ; de l’autre, les partisans d’une résistance nationale ».
Grand seigneur, il invite au dialogue Marine Le Pen, ainsi que Jean-Luc Mélenchon et les patriotes de l’UMP… « à la condition, bien sûr, de voir disparaître les outrances et les rejets préjudiciables à l’unité du pays ».
Lucide, au moins, sur la situation nationale, il estime que le choix est simple : « Soit les patriotes se rassemblent (…), soit les palinodies du PS et de l’UMP continueront pour le plus grand malheur de la France ». Hélas, Dupont-Aignan, aveuglé d’orgueil, ne comprend pas que c’est à lui d’éteindre son petit réchaud et se rapprocher de ceux qui représentent une vraie force politique.
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