Allié du Front national, le souverainiste Paul-Marie Coûteaux s’est taillé un franc succès, le 23 septembre, à La Baule, lors de l’université d’été du FN, en mettant en garde contre « le piège » de la laïcité et en se déclarant pour « la préférence chrétienne ».
Deux jours après le tollé provoqué par Marine Le Pen – qui s’est dite favorable à l’interdiction du voile musulman et de la kippa juive, y compris dans la rue – Coûteaux a profité d’un débat sur les « valeurs » pour dégager les enjeux de cette polémique et affirmer clairement une position de bon sens : « Il ne faut pas considérer la laïcité comme une “théologie”, sinon tôt ou tard, on se prend les pieds dans le tapis (…) Certes, Marine Le Pen a fort bien fait de mettre les choses au point pour l’espace public, mais je suis vraiment pour la préférence chrétienne ».
Et d’ajouter, sous des applaudissements nourris : « La laïcité peut être aussi un piège, car si nous fondons l’ensemble de la société sur la laïcité, à ce moment-là nous faisons le jeu de tous ceux qui veulent détacher les hommes de la foi, et à ce moment-là, nous faisons l’affaire du fric. »
Ancien député européen, Paul-Marie Coûteaux a fondé le Siel (Souveraineté, indépendance et libertés) début 2012 et s’est allié au FN pour les législatives. Cette formation lui permet de garder une marge de manœuvre par rapport au discours du Front national. Samedi soir, sous couvert d’anonymat, un dirigeant du Siel confiait sa perplexité à quelques journalistes : « Nous sommes très “cathos” et la laïcité à toute berzingue, ça ne nous plaît pas trop ». Les dirigeants du Siel peuvent toutefois se rassurer : avant le débat sur les « valeurs », la tribune était réservée à la vice-présidente du FN, chargée des questions sociales, Marie-Christine Arnautu. Elle est apparue dans cet espace public avec une croix catholique bien visible autour du cou.