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Sandrine et l’enragé

Sandrine Bonnaire n’est pas seulement une actrice solaire, et, pour Jacques Rivette, une Jeanne d’Arc d’anthologie. Elle est passée de l’autre côté de la caméra.  Après un film sur sa sœur autiste, Je m’appelle Sabine, voici son premier film de fiction. Beaucoup – il faut le dire – l’attendaient au tournant.
J’enrage de son absence aborde un sujet difficile, peut-être le plus difficile de tous : la tristesse lorsqu’elle rend fou, la douleur lorsque sa violence peut détruire une vie. Surprise agréable : malgré le sujet, il n’y a pas de pathos dans le film et, dans les extrémités où se jette William Hurt, une étonnante retenue. Mado (Alexandra Lamy) voit ressurgir dans son existence son premier compagnon, Jacques (William Hurt, donc). Ils ont perdu un enfant dans un accident de voiture et elle avait fui l’écrasant chagrin de Jacques pour refaire sa vie avec Stéphane. Dix ans après, Mado retrouve Jacques enseveli dans sa tristesse ; lui, c’est Paul, le fils qu’elle a eu avec Stéphane, qui littéralement le fascine. Le film est l’histoire de cette passion dévorante de Jacques pour Paul, qui est, pour lui, comme un enfant de substitution.
Ce qui produit cette passion, qui va réduire cet hom­me riche à se dépouiller de toute existence propre et à élire domicile dans la cave de l’immeuble où vit Mado et sa famille et où Jacques


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