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Amélie Nothomb et les corps glorieux

Amélie Nothomb nous gratifie, comme à chaque rentrée littéraire, de son petit roman de l’année. Cette fois, elle a revisité le vieux conte de Barbe bleue pour en faire un roman moderne. Preuve que les questions d’aujourd’hui n’ont pas d’âge. Ou plutôt que l’art d’Amélie, étrange et simple, se joue du temps qui passe.

«La colocataire est la femme idéale. » C’est de cette idée qu’est parti Don Elemirio, Grand d’Espa­gne, agoraphobe et pro­priétaire à Paris d’un hôtel particulier dans le VIIe arrondissement. Depuis vingt ans, il a décidé d’offrir à la jeune femme de son choix, pour une somme dérisoire, une im­mense chambre avec tout le confort près du Métro Latour-Maubourg. Saturnine est étrangement attirée vers cet homme dont on dit que ses colocataires disparaissent les unes après les autres…
Amoureuse ? Elle ne connaissait pas cet état étrange. En tout cas, elle garde la tête froide. Le livre est un long dialogue sur la vie, la mort, l’a­mour, le champagne et Dieu, entre la colocataire et son hôte… Vous serez surpris. Les rebonds du dialogue sont ménagés avec art et Amélie semble nous menacer à chaque page d’un énigmatique : « A la fin de l’envoi je touche », dont on peut dire qu’il fait mouche. Le lecteur est pris. Le livre, léger, se lit com­me on boulotterait un saint-ho­noré : sans y penser, malgré la crè­me et le chou.


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  • Publié dans le numéro : 2579
  • Auteur : Joël Prieur
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