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Les mauvais soldats sont maintenant des déserteurs !

Samir Nasri, Franck Ribéry et Eric Abidal ont annoncé qu’ils ne joueraient plus jamais pour l’équipe de France. Mais le règlement de la FFF (Fédération française de football) interdit et sanctionne un tel comportement ! Ce n’est pas à eux de décider !

Quand, le 13 mai dernier, le sélectionneur de l’équi­pe de France Didier Deschamps avait dévoilé la liste des joueurs convoqués pour participer à la Coupe du mon­de au Brésil, on notait deux absents de marque : Samir Nasri, joueur de Manchester City, et Eric Abidal, qui évoluait alors à Monaco et est au­jourd’hui joueur de l’Olympiakos en Grèce. Franck Ribéry, l’attaquant ve­dette du Bayern Munich, était lui bel et bien retenu, mais il regrettait amèrement les non-sélections de Nasri et Abidal : « J’ai une relation particulière avec eux, ce sont deux potes. » Dans son édition du 21 mai, « Minute » expliquait que cette relation dépassait les limites d’un terrain de football : « Ce qui rapproche les trois hommes, ce sont l’amour… de l’Algérie et leur foi… en l’islam. »
Quoi qu’il en soit, Ribéry, le cœur sans doute brisé par l’absence de ses po­tes, était soudain frappé par un mystérieux mal de dos. Et il déclarait forfait. Pas de Ribéry à la Coupe du monde !
Sans les trois lascars, l’équipe de France a toutefois réalisé un beau parcours, seulement éliminée 1 à 0, en quart de finale, par l’Allemagne, futur vainqueur de la compétition. Et tout le monde se félicitait de la bonne image don­née par les Bleus, de la bonne am­biance retrouvée.
Mais voilà qu’aujourd’hui les trois « frères » font reparler d’eux. Le 10 août, dans le journal anglais « The Guardian », Nasri a déclaré qu’il ne jouerait plus jamais pour la France et refuserait à l’avenir toute convocation : « Quand j’y vais, il y a toujours des problèmes. Je fais l’objet d’accusations et ma famille en souffre. […] L’équipe de France ne me rend pas heureux. » Trois jours plus tard, dans le journal allemand « Kicker », c’est Ri­béry qui annonçait son adieu aux armes bleu-blanc-rouge et sa retraite en équipe nationale : « J’arrête avec les Bleus. J’ai pris cette décision en estimant que c’était le bon moment pour passer à autre chose. » Et le lendemain, sur la radio catalane Rac1, Abidal certifiait que lui aussi ne jouerait plus jamais avec les Bleus.
Dans des médias étrangers – car ils ne parlent plus à ces méchants journalistes de la presse française –, tous trois ont donc annoncé qu’il ne fallait plus ja­mais les appeler (en équipe de) France. Libre à eux, direz-vous. Et trois repas halal de moins ! Et bien non ! Une sélection en équipe nationale ne se refuse pas, et ne peut pas se refuser !
Le règlement de la Fédération française de football (FFF) stipule en effet qu’un « joueur est tenu de répondre aux convocations ». En d’autres termes, tout joueur en activité est à la disposition du sélectionneur et de l’équipe de France. Et en refusant une sélection, il s’expose à une suspension qui sera appliquée dans le club où il évolue. En annonçant qu’à l’avenir ils ignoreront toute convocation, Nasri, Ribéry et Abidal sont hors la loi !
On savait déjà qu’ils pouvaient être de mauvais soldats : lors de la coupe du monde 2010, Ribéry avait pris part à la mutinerie de Knysna et, lors de l’Euro 2012, Nasri avait  été sanctionné pour indiscipline… Désormais on peut les con­sidérer comme des déserteurs. A une époque, on les fusillait, aujourd’hui on se contentera de les épingler, comme on le fait avec un mauvais caporal.  
Olivier Manin

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