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Les pandores en ont marre de Taubira

Le 18 décembre dernier, devant la commission parlementaire de « lutte contre l’insécurité », le général Bertrand Soubelet, directeur de l’organisation et de l’emploi à la DGGN, s’est livré à une critique de la politique pénale du gouvernement. Pour le numéro 3 de la gendarmerie, « les auteurs d’atteintes aux biens (cambriolages, vols…), les plus importantes numériquement, bénéficient d’un traitement pénal qui leur permet de continuer à exercer leurs activités. » Pour les députés malentendants, le général a ajouté : « Les gendarmes sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes. »
Et d’enfoncer le clou en citant une synthèse qu’il venait de recevoir des Bouches du Rhône : « Quand vous lâchez 65 % de ceux qui se sont rendus coupables d’un certain nombre d’exactions, comment voulez-vous que les chiffres baissent ? C’est tout à fait impossible. Vous pouvez multiplier par deux les effectifs de gendarmes dans les Bouches-du-Rhône, cela ne changerait rien. La réalité, c’est celle-là, je pense que c’est mon devoir de vous le dire, de manière peut-être un peu crue. »
A Saint-Gobain, le commandant Masson, commandant de la compagnie de Laon, a profité, lui, de la fête de sainte Geneviève, la patronne des gendarmes, pour dire son fait au nouveau préfet dans « L’Aisne Nouvelle » (19 novembre 2013) en dénonçant les « conditions de travail » et la « clémence de la justice ».
Dans son discours, écrit « sans vouloir polémiquer », l’officier a asséné : « Un bon nombre d’entre vous [gendarmes] sont surpris de telle ou telle décision judiciaire “trop clémente” ou “pas assez éducative” qui ne “rentabilise” pas le travail que cela représente. Depuis trois ans à votre tête, je vois passer des dossiers concernant les mêmes personnes. Les plus actifs de nos adversaires viennent d’être neutralisés pour la troisième fois… »
Ludovic Quillet, localier du quotidien régional, a sous-titré ainsi le discours : « D’ordinaire, les discours sont plutôt lisses, politiquement corrects dans ce genre de cérémonies. Mais pas cette fois », concluant : « Ça sent le ras-le-bol. »
Inutile de dire que le discours de l’officier a été « applaudi par les gendarmes » et « a surpris les élus ». 

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