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Déjà qu’il fiche le boxon dans le pays... Hollande veut taxer les bourses !

Il suffisait d’y penser : vu le nombre de prostituées en France (plus de 20 000) et donc la quantité de clients, François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem vont renflouer le budget de l’Etat en prélevant, comme qui dirait, l’impôt à la source : en mettant les clients à l’amende ! Hélas, ça ne résoudra rien, et les Français vont tous payer pour cette mesure absurde.

Nous vivons une époque étonnante, où il faut que ce soit « Minute » qui rappelle Jean-Paul Sartre au bon souvenir de Hollan­de, dont on ose espérer qu’il l’a lu, et à celui de son ministre des Droits des femmes, qui a dû au moins en entendre parler. Et ceci à un moment où l’on explique, en citant Desproges, qu’avec « Minute », « pour le prix d’un journal, on a à la fois la nausée et les mains sales » – ce qui nous a toujours fait rire car nous, nous sommes bon public.
Aux œuvres de Sartre, nous ajoutons donc La Putain respectueuse, pièce écrite au sortir de la guerre dont le titre renvoie au personnage central, Lizzie, qui fait primer un principe moral (la justice) sur la loi locale (injuste), et cela dans le Sud profond des Etats-Unis où la ségrégation raciale fait du Nègre un coupable idéal.

Plus la peine de baisser le prix de la capote
Dans la grande tradition de la social-démocratie hygiéniste, Najat Vallaud-Belkacem veut sauver l’âme et le corps de la fille perdue (la prostituée) pour lui permettre d’accéder, enfin, à une dignité à laquelle elle ne peut prétendre en l’état mais qu’elle trouva certainement en s’intégrant dans la vie professionnelle « normale », celle que les vrais socialistes, disparus, qualifiaient d’« esclavage salarié » – mais ceci est un autre débat ; encore que…
Que la prostituée ait un rôle éminemment social n’effleure pas la délicate Najat, pas plus qu’elle ne voit que, si certains de ses clients sont des salauds, beaucoup d’autres la voient com­me une consolatrice, moitié mère, trois quarts maîtresse, ce qui n’est pas la plus détestable des fonctions sociales. Quant à la détresse de la prostituée, seule, au fond de son bouge, attendons que Najat connaisse la solitude du ministre redevenu simple clampin et on en reparlera ; s’il est un domaine où les femmes sont bonnes à jeter après usa­ge, c’est bien celui de la politique.
Le gouvernement veut donc – c’est la principale disposition du texte – instaurer « une interdiction d’achat d’acte sexuel » dans le double but de « dissuader les réseaux de traite et de proxénétisme de s’implanter sur les territoires » et de « faire évoluer les représentations et les comportements ». Ce nouveau délit se­ra passible d’une amende dont le montant a été fixé à 1 500 euros (et 3 750 euros en cas de récidive), ce qui prouve au moins une chose : faute d’avoir réussi à mettre la Bourse à genoux, il restera dans l’histoire comme celui qui sera parvenu à taxer les bourses ! Et à 1 500 euros la passe, ça fait permet la baisse de la TVA sur le préservatif, de 7 % à 5,5 %, pour ce qu’elle est : une goutte… d’eau dans la mer.
A ce tarif-là, le gouvernement obtien­dra même l’effet inverse de celui recherché : il n’y aura plus que les sa­do-masochistes pour aller aux putes ! Ou les très riches, qui, comme Silvio Berlusconi ou DSK l’ont amplement démontré, les font de toute façon venir à la maison ou à l’hôtel…

Les ex-putes au bon cœur de tous les Français
Si les réseaux mafieux – le véritable problème – se fichent bien d’un texte de loi qu’ils trouveront toujours le moyen de contourner, les prostituées qui n’en relèvent pas vont, elles, devoir traiter, en direct, pour assurer leur subsistance, avec leur maquereau : l’Etat ! C’est-à-dire qu’après avoir travaillé pour l’Etat, auquel elles payent toutes les cotisations possibles et imaginables, afin d’ê­tre couvertes par la Sécurité sociale, ainsi que l’impôt sur le revenu – ce qui rend l’Etat passible de poursuites pour proxénétisme… –, elle vont devoir aller quémander auprès de celui-ci une aide pour cause d’arrêt d’activité et donc d’impossibilité d’acquitter les sommes dont elles sont redevables au titre de leur ancienne activité !
Le législateur y a d’ailleurs pensé puisque le texte prévoit la création d’un fonds pour l’accompagnement social et professionnel des personnes prostituées dont nous serons, tous, les généreux bienfaiteurs. Pour faire simple : le contribuable va acquitter les impôts que les prostituées au chômage ne pourront pas payer ! Et leur reconversion en chaisières (laïques).
Les pervers, eux, continueront de l’être et il faudra bien qu’ils assouvissent leurs pulsions. Auprès de qui ? Si les flics sont affectés à la surveillance de la clientèle potentielle des prostituées, il vaudra mieux garder femmes et fillettes à la maison à la nuit tombée… Quant aux clients « normaux » des prostituées, qui ne sont pas des adeptes du plaisir solitaire, l’avenir dira s’ils exigeront de leur femme qu’elle apprenne la brouette thaïlandaise ou s’ils iront dépenser leur argent dans des babioles dont raffolent les femmes peu regardantes.
Il existe une solution économiquement non coûteuse, et qui peut même rapporter gros, pour allier confort de travail, reconnaissance sociale du rôle de la prostituée, sécurité du lieu de travail, contrôle des conditions sanitaires et augmentation des rentrées fiscales : ça s’appelle la maison close. Plutôt que de passer son temps à foutre le boxon dans le pays, Hollande ferait mieux de les rouvrir, les boxons.    

Antoine Vouillazère

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