Et si ce n’était pas son incompétence criante dans le maintien de l’ordre qui coûtait sa place au préfet Bernard Boucault (dont on nous dit que, dans les rangs de la police et de la gendarmerie, on com­mence à le surnommer « bourricot »…), mais l’action d’une trentaine de jeunes identitaires dimanche au siège du PS ?
Alors qu’un autre groupe avait un peu plus tôt interpellé les élus de l’UMP à leur point de rendez-vous pour la Manif Pour Tous derrière une banderole : « Elus UMP, engagez-vous à l’abroger ! », à 16 heures, des militants de Génération Identitaire ont investi la terrasse de la rue de Solferino, là où, d’habitude, on voit les caciques socialistes venir saluer la foule et se faire acclamer. Cette fois-ci, c’est une banderole « Hollande démission » qui est venue courir d’un bout à l’autre de la corniche.
L’opération fut menée rapidement, les jeu­nes identitaires accédant à la corniche via une grande échelle (et donc sans aucune effraction ou passage en force) et a revêtu un ca­ractère totalement pacifique. Des violences ont eu lieu, mais venant du côté… socialiste ! En effet, sur des images diffusées par Génération Identitaire, on voit un militant (en tout cas si c’est un vigile, il a un drôle de style…) socialiste se penchant à une fenêtre jouxtant la terrasse pour envoyer des jets de bombe lacrymogène aux identitaires déployant la ban­derole !
Jamais en retard d’une outrance verbale, Harlem Désir a qualifié cette occupation d’ « atteinte à la démocratie » ! Rien que ça. Le 3 janvier 2013, quand des « sans-papiers » avaient occupé eux aussi le siège du PS, ils avaient été reçus par le directeur de cabinet du premier secrétaire !
A l’heure où nous bouclons ce numéro, les militants de Génération Identitaire (ainsi que quelques badauds raflés au passage) sont toujours en garde à vue après avoir été délogés sans ménagement. Manifestement, il vaut mieux piller et saccager le Trocadéro que ten­dre une banderole sur la terrasse de Solferino.  
L. H.